
Chargée d’infiltrer Greenpeace au printemps 1985 à Auckland, Christine Cabon ne s’était jusqu’ici jamais exprimée sur l’opération qui a coûté la vie à un photographe portugais. Deux quotidiens néo-zélandais et français l’ont retrouvée.
Dans la nuit du 9 au 10 juillet 1985, deux bombes posées par une équipe des services secrets français coulaient dans le port d’Auckland le Rainbow Warrior, un navire de Greenpeace, provoquant la mort de Fernando Pereira, un photographe portugais venu récupérer ses appareils à l’intérieur. Trente-deux ans plus tard, un quotidien néo-zélandais, le Sunday Star Times, et la République des Pyrénées ont retrouvé dans un village du Haut-Béarn une des participantes à l’opération, qui se livre pour la première fois.
Aujourd’hui adjointe au maire de sa commune, Christine Cabon, 66 ans, se présente à l’époque sous le nom de Frédérique Bonlieu. En avril 1985, se faisant passer pour une militante, elle infiltre pour le compte du « service action » de la DGSE l’organisation écologiste, qui fait alors campagne contre les essais nucléaires français dans le Pacifique : « J’ai même participé à la rédaction d’un courrier adressé par Greenpeace au président de la République, lui demandant de surseoir aux essais nucléaires. » Elle se livre au journaliste de la République des Pyrénées avec une méfiance et une prudence relatives, par exemple sur sa connaissance exacte du but de l’opération, ce qui n’exclut pas une certaine sincérité, par exemple quand on l’interroge sur le souvenir de l’épisode en Nouvelle-Zélande (...)