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1er mai 1995, Brahim Bourram a été jeté dans la Seine par des militants d’extrême droite.
/Clémentine Autain, députée
Article mis en ligne le 1er mai 2021

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L’affaire Brahim Bouarram est le meurtre d’un Marocain à Paris par un militant d’extrême droite, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1995.

Le 1er mai 1995, à proximité du pont du Carrousel à Paris, Brahim Bouarram, un sujet marocain, est poussé dans la Seine par un manifestant en marge du défilé annuel du Front national en l’honneur de Jeanne d’Arc. Le fleuve est en crue et le courant assez fort ; ne sachant pas nager, il se noie. Il a 29 ans et est père de deux enfants. L’agression n’est pas seulement guidée par des motifs racistes, mais aussi homophobes. Elle a lieu à un endroit des quais de Seine connu pour être un lieu de rencontres homosexuelles, et un des militants, avant de s’y rendre, crie « menaces sidaïques » en direction des passants qui y déambulent.

Jean-Marie Le Pen, qui qualifie l’évènement d’« accident », déclare peu de temps après : « Je regrette qu’un malheureux se soit noyé, mais dans une agglomération de 10 millions d’habitants, ce genre de fait divers peut toujours se produire, ou même être créé à volonté ». Le président du Front national y voit également une manipulation des médias et une provocation à l’égard de son parti.

L’accusé principal Mickaël Fréminet, âgé de 19 ans au moment des faits, est condamné le 15 mai 1998 par la Cour d’assises de Paris à huit ans de prison ferme pour meurtre. La cour condamne également Christophe Calame (militant de L’Œuvre française), David Halbin (cuisinier, adhérent au FN) et David Parent à cinq ans de prison dont quatre avec sursis, pour non-assistance à personne en danger. (...)