
Cette facture-là risque bien de rester sur l’estomac du clown Ronald. Comme le révèle la prochaine édition du mensuel Capital, en kiosque le mercredi 25 mai, le géant McDonald’s va devoir verser plus de 1 milliard d’euros à la France pour clore un litige avec notre administration fiscale. Ce montant, supérieur aux 965 millions d’euros que le moteur de recherche Google a dû payer en 2019, constitue un record. Un maxi best of que ni Bercy ni le roi du burger n’ont souhaité commenter.
Pour faire face à une telle tuile, l’américain a déjà mis en boîte 500 millions de dollars (474 millions d’euros), inscrits dans ses comptes au premier trimestre 2022. Une somme destinée à « un éventuel règlement lié à une question fiscale internationale », a reconnu le directeur financier Kevin Ozan le 28 avril, sans donner plus de précisions. Cocorico, c’est donc chez nous que ça se passe ! A cette amende, destinée au Parquet national financier (PNF), s’ajoutera un redressement (avec pénalités) infligé par la Direction des vérifications nationales et internationales : une sanction salée d’environ 600 millions d’euros. Là encore, le groupe, prévoyant, a déjà provisionné 530 millions d’euros dans le bilan de sa filiale française en 2020. (...)
Voilà qui vient solder une très longue affaire, démarrée dès 2013 et marquée par des perquisitions au siège de l’entreprise à Guyancourt (Yvelines) et par les gardes à vue de trois anciens dirigeants (Denis Hennequin, Jean-Pierre Petit et Salvatore Perri). L’origine du problème ? Le fisc tricolore reproche à McDo d’avoir appliqué un niveau de redevance anormalement élevé à ses restaurants pour transférer une partie importante de son chiffre d’affaires vers le Luxembourg puis le Royaume-Uni. Dans le but, bien sûr, de réduire la base sur laquelle est calculé l’impôt et de limiter ainsi la facture fiscale. (...)
Soyons précis, ce système d’optimisation fiscale n’est pas répréhensible en soi, mais il doit être étayé par des éléments techniques. L’accord avec Bercy va permettre à la firme de Chicago de sécuriser le pourcentage acceptable de royalties à fixer. A un niveau inférieur à 10%…
Justice à deux vitesses : McDonald's achète son innocence.
En négociant une amende avec Bercy, l'entreprise s'évite une procédure pour fraude fiscale et exclut du débat public cette question grave.#JusticeFiscale #Impunitéhttps://t.co/CMY3q1lL7g— Attac France (@attac_fr) May 21, 2022
Par le biais de l’évasion fiscale, McDonald's réduit les moyens des services publics, et donc de la justice, et bénéficie donc d’un meilleur rapport de force pour négocier... des amendes 🙄
— Attac France (@attac_fr) May 21, 2022