Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24
🔴 En direct : Joe Biden pose pour la première fois des conditions à l’aide militaire à Israël
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #Rafah #USA
Article mis en ligne le 9 mai 2024

Le président américain Joe Biden a prévenu mercredi qu’il "ne livrerait pas" certaines armes à Israël, en particulier des "obus d’artillerie", en cas d’offensive majeure contre Rafah. Alors que les négociations pour une trêve ont repris au Caire, les opérations israéliennes se poursuivent dans le sud de la bande de Gaza. Suivez la situation en direct.

L’armée israélienne bombarde la bande de Gaza

Peu après minuit jeudi, une équipe de l’Agence France-Presse (AFP) a fait état de nombreux tirs d’artillerie à Rafah, près de la frontière égyptienne. L’armée israélienne a, elle, annoncé des frappes contre des "positions du Hamas" dans le centre du territoire palestinien.

Joe Biden dit qu’il ne livrera pas d’armes à Israël pour son offensive à Rafah : ce que cela signifie

Décryptage avec notre correspondant à Washington, Matthieu Mabin. (...)

Joe Biden menace de suspendre certaines livraisons d’armes si Israël attaque Rafah

Joe Biden a prévenu mercredi qu’il "ne livrerait pas" certaines armes à Israël, dont les États-Unis sont le premier soutien militaire. "S’ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (...) contre des villes", a-t-il dit dans un entretien avec la chaîne CNN. "Nous ne livrerons pas les armes et les obus d’artillerie qui ont été utilisés" jusque-là. C’est la première fois que le démocrate de 81 ans pose ainsi publiquement des conditions au soutien militaire américain à Israël.

Interrogé sur la décision américaine de suspendre la semaine dernière la livraison d’une cargaison de bombes, il a commenté : "Des civils ont été tués à Gaza à cause de ces bombes", et ajouté : "C’est mal." Il a toutefois assuré que les États-Unis continueraient à "assurer qu’Israël est protégé par le Dôme de fer", son bouclier de défense anti-aérienne. (...)

Lire aussi :

 Négociations sur un cessez-le-feu à Gaza : les raisons du blocage israélien

L’armée israélienne a frappé des cibles dans la bande de Gaza, mercredi, après s’être emparé du principal point de passage de la frontière avec l’Égypte, à Rafah. La veille, Israël a refusé une proposition de cessez-le-feu, acceptée par le Hamas, incluant un retrait israélien du territoire et un échange d’otages et de prisonniers palestiniens. L’État hébreu affirme pourtant vouloir continuer à négocier. France 24 revient sur les raisons du blocage. (...)

S’agit-il de la dernière étape avant une opération israélienne de grande envergure à Rafah ? Ou bien une manière de faire plier, une bonne fois pour toute, le Hamas sur la question des otages ?

L’armée israélienne a mené, mercredi 8 mai, des frappes contre la ville palestinienne de Rafah, surpeuplée, après avoir pris, la veille, le contrôle du point de passage entre l’Égypte et le sud de Gaza, principale porte de l’acheminement d’aide humanitaire dans l’enclave. Quelque 1,4 million de Gazaouis vivent entassés à Rafah dont la population a été multipliée par six, depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, le 13 octobre, en réponse aux attaques meurtrières du Hamas sur le sol israélien.

Depuis des semaines, les alliés d’Israël, États-Unis en tête, tentent de convaincre l’État hébreu de renoncer à son projet d’offensive terrestre de grande envergure à Rafah, agitant le risque d’une nouvelle catastrophe humanitaire. Malgré la pression internationale, Israël a opposé le 7 mai une fin de non-recevoir à une proposition de cessez-le-feu négociée au Caire, et acceptée par le Hamas. Un accord qui prévoyait pourtant un échange entre des prisonniers palestiniens détenus par Israël et les 33 otages du mouvement islamiste palestinien, dont les familles réclament ardemment le retour.

Désaccord sur les conditions de libération des otages (...)

L’offre du Hamas comprend la libération de 33 otages, "morts ou vivants", à raison de trois par semaine alors qu’Israël exige la libération de 33 otages vivants, à raison de trois tous les trois jours, a indiqué le média israélien Haaretz.

"L’ensemble du cabinet de guerre israélien a rejeté les dernières propositions du Hamas, déclarant que les conditions pour les libérations graduées des otages n’étaient pas acceptables", a souligné sur France 24 Marc Lefèvre, porte-parole du mouvement La Paix Maintenant, association française proche du mouvement israélien Shalom Archav, qui milite pour une solution à deux États. (...)

Trêve vs cessez-le-feu

Outre les modalités de libération des otages, l’autre point d’achoppement majeur concerne la nature même de la demande du Hamas : un cessez-le-feu et non une trêve. Car le mouvement islamiste palestinien affirme que cet accord doit permettre une cessation durable des hostilités. Une condition qui va à rebours de l’objectif initial défendu par Benjamin Netanyahu, à savoir la destruction pure et simple du Hamas.

Pour le Premier ministre israélien le maintien de la pression militaire sur le Hamas est essentiel pour permettre le retour des otages israéliens. Une stratégie contre-productive selon Oliver McTernan, directeur de l’organisation britannique Forward Thinking, spécialiste de la médiation.

"Ces pressions ont tendance à renforcer la résistance et représentent un grand danger pour la vie des otages. (…) Sans cessez-le-feu, il est impossible de garantir leur sécurité, de faire en sorte qu’ils puissent être réunis et de permettre leur retour", déplore-t-il.

Mardi, le Hamas a annoncé le décès d’une otage des suites des blessures liées aux bombardements israéliens.
Calcul politique

Dans son propre pays, l’approche de Benjamin Netanyahu est loin de faire l’unanimité. Depuis des mois, des manifestations ont lieu pour réclamer le retour immédiat des israéliens détenus depuis le 7 octobre par le Hamas.

Mardi, des familles d’otages étaient à nouveau réunies à Tel-Aviv et Jérusalem. Certains de ces manifestants ont appelé le Premier ministre à accepter la proposition d’accord de cessez-le-feu pour mettre fin à leur attente.

"Nous sommes prêts à des compromis pour ramener les otages, mais si nous n’avons pas le choix, nous intensifierons l’opération dans toute la bande - au sud, au centre, et au nord", a déclaré le ministre de la Défense, Yoav Gallant.

Derrière ces déclarations, le cabinet de guerre israélien, mis en place par Benjamin Netanyahu le 11 octobre 2023 pour gérer l’attaque du Hamas contre Israël, demeure partisan d’une ligne dure face au Hamas. C’est le cas en particulier de deux de ses membres les plus extrêmes : Bezalel Smotrich, ministre des Finances et Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, fervents défenseurs de l’offensive de grande envergure à Rafah. (...)

Pour le politologue Pascal Boniface, Israël est aujourd’hui "à la croisée des chemins". "Benjamin Netanyahu est coincé entre les pressions très fortes de son allié américain, qui lui demande de ne pas faire cette opération sur Rafah, et les pressions de ses deux alliés extrémistes Smotrich et Ben-Gvir qui menacent de quitter le gouvernement, occasionnant la chute du cabinet. Il y aurait alors de nouvelles élections et Benjamin Netanyahu perdrait le pouvoir" analyse le directeur et fondateur de l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). "Nous en sommes là et nous ne savons pas quelle option le Premier ministre va choisir" conclut-il. (...)