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Pressenza
Vers le Sommet des Peuples pour la Paix à Jérusalem, les 8 et 9 mai. Entretien avec l’un des organisateurs, Maoz Inon
Article mis en ligne le 18 avril 2025
dernière modification le 15 avril 2025

Loin de céder au désespoir ou à l’envie de se venger, Maoz Inon a choisi le pardon, comme il l’a déclaré dans un certain nombre d’interviews que l’on peut trouver en ligne. En particulier à la BBC, en larmes, il décrit son immense douleur, non seulement pour la perte d’un père et d’une mère bien-aimés, tous deux engagés pour la paix, mais aussi pour le bain de sang qui s’ensuivrait inévitablement.

C’est à ce moment précis que Maoz s’est promis à lui-même, à ses parents et au monde entier de consacrer toutes ses énergies, ses capacités, ses ressources et chaque instant de sa vie à la recherche active d’une paix possible. Et c’est ce qui s’est passé : avec le Palestinien Aziz Abu Sarah, également entrepreneur dans le même domaine du tourisme « de paix », ils ont entamé une série de réunions de haut niveau, des Nations unies à Genève aux Ted Talks à Vancouver, qui les ont conduits à la célèbre Arena di Pace de Vérone le 18 mai de l’année dernière, où le pape François les a bénis dans une accolade qui a ému le monde entier. (...)

Le Sommet des peuples pour la paix prouve simplement l’existence d’un « camp de la paix » en Israël : une coalition de soixante organisations telles que Combatants for Peace, Standing Together, Women Waging Peace et bien d’autres, afin de montrer la diversité, la force et la vision que nous pouvons offrir tous ensemble. Nous avons beaucoup pleuré, pour toutes les souffrances qui ont eu lieu pendant trop longtemps, mais nous n’abandonnons pas. Nous serons en mesure de rassembler une grande foule, d’amplifier nos voix, de prouver que nous sommes un mouvement et qu’il existe une alternative à cette guerre sans fin.

Nous avons différents départements en charge du programme et bien que je sois parmi les leaders de cette coalition, je ne sais pas exactement ce qui se passera pendant ces deux jours ; le programme sera bientôt finalisé. Je peux seulement vous dire que le premier jour, il y aura des séminaires, des conférences, de la musique et des visites dans différents endroits de la ville. Nous voulions vraiment concevoir cette réunion comme l’expression de la société civile dans toutes ses manifestations et tous ses engagements. Alors que nos politiciens ne parlent que de guerre et de vengeance, nous disons qu’une alternative existe, que nous pouvons la créer.

La situation s’aggrave malheureusement, les circonstances ne pourraient pas être plus difficiles, aucun de nos amis palestiniens ne pourra se joindre à nous, parce que Tsahal [NdT : Tsahal est l’armée israélienne] ne le permettra pas… mais vous, nous, tous ensemble, avons le pouvoir de faire la paix. Ce sommet de la paix montrera que nous ne sommes pas encore la majorité, mais qu’un « camp de la paix » existe. Soixante organisations différentes se joignant à ce projet sont une réalité étonnante ! (...)

Après avoir perdu mes parents le 7 octobre, j’ai reçu tant de messages de condoléances et parmi eux, celui d’Aziz Abu Sarah, que je considère aujourd’hui comme un frère, était si touchant et si important que nous avons décidé de travailler ensemble sur ce chemin de la construction de la paix, d’en faire une priorité, une sorte de mission. J’ai rejoint Interact, l’organisation qu’Aziz avait fondée il y a vingt ans, et nous nous sommes demandé ensemble si notre expérience d’entrepreneurs pouvait jouer un rôle. (...)

au début du mois d’avril, nous étions à Londres, où nous avons eu des réunions de haut niveau à Westminster ; nous avons également rencontré les chefs religieux des communautés musulmane, chrétienne et juive, en particulier l’évêque Anthony Poggo, du Sud-Soudan, qui deviendra très bientôt le représentant de l’Église anglicane au sein du Vatican. Et comment pourrais-je oublier de mentionner ce moment fort aux Arènes de Vérone, l’année dernière, le 18 mai, avec la bénédiction du Pape François (...)

Et je suis parfaitement conscient du débat qui a lieu en Europe ces jours-ci, des slogans alarmants en faveur d’un réarmement… Mais rappelez-vous : Le 8 mai, premier jour de notre Sommet de la paix à Jérusalem, marquera cette année le 80e anniversaire du jour où, en 1945, la Seconde Guerre mondiale a pris fin en Europe.

C’est pourquoi nous avons choisi « C’est maintenant » comme titre pour notre sommet à Jérusalem. En effet, le moment est venu : si nous voulons choisir la paix, si nous sommes sérieux avec nos vœux d’empêcher cette escalade effrayante vers une troisième guerre mondiale, c’est maintenant qu’il faut agir. Et je ne peux imaginer un meilleur endroit que Jérusalem pour renouveler ces vœux pour l’ensemble de l’humanité. (...)

Nous avons plusieurs projets et celui-ci n’est que l’un d’entre eux. Certains projets se concentrent sur l’éducation, d’autres sur la réconciliation ou sur des solutions concrètes, comme dans le cas de Land for All ou de l’Initiative de Genève... La diversité est notre force, tant que nous partageons les mêmes valeurs. Parmi ces différents projets, certains membres de la coalition travaillent sur l’idée de ce nouveau parti qui verra une participation égale des Palestiniens et des Israéliens, pour les prochaines élections qui auront probablement lieu en octobre 2026. (...)