
Après l’occupation vendredi par les étudiants de l’établissement parisien pour dénoncer la politique menée par Israël à Gaza, la présidente de la région Île-de-France a décidé de suspendre les subventions promises à Sciences Po. « Inédit » et « lunaire » pour son opposition.
Alors que la droite d’opposition et de gouvernement attaque frontalement Sciences Po Paris depuis le blocage et l’occupation partielle de l’établissement parisien par des manifestant·es propalestinien·nes, Valérie Pécresse a décidé de franchir une étape supplémentaire. Lundi 29 avril au matin, la présidente Les Républicains (LR) de la région Île-de-France a choisi de « suspendre » les crédits du contrat de plan État-région, soit 1 million d’euros selon les informations de Mediapart.
Ces crédits ne seront « pas affectés à ce stade », a confirmé son entourage dans l’après-midi, tant que « la sécurité et la sérénité ne seront pas rétablies dans l’école », a ensuite écrit Valérie Pécresse sur le réseau social X. « Une minorité de radicalisés appelant à la haine antisémite et instrumentalisés par la LFI et ses alliés islamo-gauchistes, ne peuvent pas dicter leur loi à l’ensemble de la communauté éducative », a-t-elle ajouté en guise de justification.
La région a également décidé de suspendre les subventions affectées dans le cadre des « contrats mentor » et de la politique de soutien à la mobilité internationale des étudiant·es, soit plus de 100 000 euros. (...)
La région a également décidé de suspendre les subventions affectées dans le cadre des « contrats mentor » et de la politique de soutien à la mobilité internationale des étudiant·es, soit plus de 100 000 euros. (...)
« Sur quel motif réel et argumenté décide-t-elle ceci ? Valérie Pécresse n’est pas contente du dialogue que la direction de Sciences Po mène dans son établissement ?, interroge avec véhémence Yannick Trigance, élu socialiste à la région. Par ailleurs, les présidents de groupe au sein du conseil régional ne sont même pas au courant, c’est une décision unilatérale. Ce faisant, elle remet en cause des projets pédagogiques d’importance pour les enseignants et les étudiants. »
La direction de Sciences Po Paris n’a pas répondu à nos sollicitations, de même que la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau. Mardi matin, celle-ci a déclaré sur France 2 que « l’État ne coupera pas la subvention à Sciences Po », évaluant ce financement à 75 millions d’euros. Quant à sa collègue de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, elle a indiqué sur France Inter : « Il ne faut pas surréagir immédiatement à une telle situation. »
Dans un entretien accordé au Monde, Jean Bassères, l’administrateur provisoire de l’Institut d’études politiques (IEP), a « naturellement » regretté la décision de Valérie Pécresse (...)
La prétendue « capitulation » de la direction de Sciences Po
Pour négocier la levée de l’occupation de Sciences Po Paris, la direction de l’établissement a promis la levée des sanctions disciplinaires contre les étudiant·es et la tenue d’un débat, jeudi prochain, sur les partenariats avec des universités et des laboratoires de recherche israéliens. « Une capitulation », selon l’équipe de la présidente de la région Île-de-France, qui regrette les nombreux « renoncements » du week-end. Face à ces derniers, « la région appelle à un sursaut d’autorité », a encore commenté Valérie Pécresse.
« On aurait aimé avoir une telle célérité au sujet du lycée Stanislas, pourtant visé par une enquête de l’inspection générale », souligne Yannick Trigance. (...)