
Une tribune rassemblant une centaine d’hommes du monde de la culture en soutien au mouvement #MeToo, a été publiée mardi 30 avril sur le site internet du magazine Elle. Cette tribune a été initiée par le mathématicien Michel Broué, compagnon d’Anouk Grinberg, selon l’hebdomadaire. "Depuis quelques années que s’étend la révolution #MeToo, nous avons compris combien des comportements masculins parfois jugés anodins étaient vécus par les femmes pour ce qu’ils étaient : des abus", écrivent-ils dans le texte.
Celui-ci est signé notamment par les comédiens Reda Kateb, Swann Arlaud, Mathieu Amalric, les réalisateurs Jacques Audiard (dont le film Emilia Perez sera en compétition à Cannes) et Emmanuel Mouret, les metteurs en scène Alain Françon, Thomas Jolly (également directeur artistique des cérémonies des Jeux olympiques et paralympiques de Paris), l’historien Benjamin Stora ou le journaliste Edwy Plenel.
"Un homme, ça pleure"
"Contrairement à ce qu’on lit parfois, nous ne pensons pas qu’on s’acharne contre les hommes", expriment-ils. "La pratique de l’égalité est désirable, elle n’enlève ni la liberté ni le plaisir, mais les accroît ; elle embellit les relations", écrivent-ils encore. "Nous refusons de nous reconnaître dans cette masculinité hégémonique. Devoir par exemple réserver la douceur et le soin au genre féminin est absurde : un homme, ça pleure, un homme, ça aime, un homme, ça peut être bouleversé". (...)
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– (Contre-Attaque)
Zemmour le “mâle alpha”
Au delà du geste épouvantable que constitue le coup de poing donné dans le dos, qui en dit très long sur la violence décomplexée d’Eric Zemmour à l’égard des femmes et de leur intégrité physique, il y a quelques choses d’obscène à voir que ce gnome fasciste qui réalise un geste d’une lâcheté absolue sur une femme infiniment plus courageuse que lui, ceinturée par ses gardes du corps, se réclamer d’une prétendue « supériorité masculine ». Depuis des années, Eric Zemmour a construit sa carrière politique autour de l’image du « mâle alpha », une masculinité fantasmée qui flatte les egos frustrés d’hommes misogynes.
Ce qui cimente les fascismes passés comme présents, c’est le virilisme, le culte de la force brute. Alors qu’il n’est encore que député brésilien, Jair Bolsonaro lançait à une députée de gauche, lors d’une commission sur les crimes de la dictature militaire : « Je ne te violerai pas. Tu ne le mérites même pas. » Donald Trump se vantait de pouvoir « attraper les femmes par la chatte ». Eric Zemmour, rappelons le encore, a lancé sa carrière par un pamphlet misogyne paru en 2006 : « le premier sexe », qui lui a donné accès aux plateaux de télévision. Ce dernier y déplore la « perte de virilité » des hommes, qui préférèrent des « valeurs féminines », par exemple « la paix pas la guerre, le consensus pas l’autorité ». (...)