
Les réactions en France et à l’international se multipliaient, lundi, après l’annonce officielle par Emmanuel Macron de la reconnaissance de l’État de Palestine par la France, à l’ouverture de la grand-messe annuelle des Nations unies à New York.
Après le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal, la France a officiellement reconnu à son tour, lundi 22 septembre, l’État de Palestine. L’annonce, qui devrait être imitée par d’autres pays à l’ONU, a immédiatement provoqué de nombreuses réactions en France comme à l’étranger.
L’Autorité palestinienne a été l’une des premières à réagir dans la foulée du discours du président français à l’ONU, saluant une décision "historique et courageuse". (...)
De son côté, l’Arabie saoudite a appelé tous les pays à prendre la même "mesure historique" de reconnaître l’État palestinien. (...)
Une posture partagée par de nombreux pays. (...)
À la tribune de l’ONU, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a lui aussi plaidé pour une solution à deux États, "la seule issue à ce cauchemar". "Nous sommes ici aujourd’hui pour contribuer à trouver la seule issue à ce cauchemar : une solution à deux États où deux États démocratiques, souverains et indépendants, Israël et la Palestine, cohabiteraient en paix et en sécurité", explique-t-il à l’ONU. (...)
De leur côté, les États-Unis et Israël avaient déjà critiqué l’annonce française, avant même le discours d’Emmanuel Macron. Principal allié du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, Donald Trump "pense que c’est une récompense pour le Hamas" de reconnaître l’État de Palestine, selon sa porte-parole Karoline Leavitt. (...)
En France, la question continue à diviser la classe politique. "Cette reconnaissance n’est pas un symbole", mais "un signal d’espoir", a salué le Parti socialiste, et elle "passera par la démilitarisation du Hamas et l’installation d’une Autorité palestinienne renouvelée".
"Une victoire, tardive, mais une victoire quand même. La France doit maintenant agir pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et mettre fin aux massacres, aux persécutions, à l’occupation. Il faut stopper Netanyahu !", a affirmé sur le réseau X Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, engagé de longue date aux côtés des Palestiniens, rappelant l’objectif d’une "solution à deux États".
Le leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, qui a fait du soutien à Gaza une de ses priorités, s’est lui aussi réjoui "une victoire irréversible du combat populaire pour le droit d’un peuple à disposer de lui-même", en dépit des explications selon lui "emberlificotées" du chef de l’État qui s’est exprimé lundi soir à la tribune de l’ONU.
"La seule réalité est que la France et dix autres nations de plus reconnaissent l’État de Palestine", a-t-il estimé, jugeant que la reconnaissance de l’État palestinien par d’autres pays dont la Grande-Bretagne, le Canada ou l’Australie crée "un meilleur rapport de force pour obtenir la fin des crimes et du génocide à Gaza" au moyen de sanctions contre Israël qui sont à ses yeux "la suite logique".
À droite et au Rassemblement national, le geste accompli par Emmanuel Macron a suscité des réserves, voire une opposition totale. (...)
Au contraire, "reconnaître l’État de Palestine, c’est refuser la fatalité de la guerre et tendre la main à la paix. C’est isoler le Hamas qui se nourrit du désespoir", a estimé le chef des députés MoDem Marc Fesneau.
Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël