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France24/AFP
Ukrainiens, Américains et Européens en Suisse dimanche pour discuter du plan de Trump
#guerreenUkraine
Article mis en ligne le 23 novembre 2025

Des responsables ukrainiens, américains et européens doivent se retrouver dimanche en Suisse pour discuter du plan de Donald Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, ont annoncé samedi des sources concordantes. Kiev, qui a jusqu’au 27 novembre pour donner sa réponse, craint d’être poussé à une capitulation face à la Russie.

Marco Rubio et Steve Witkoff seront notamment à Genève, selon un responsable américain, pour discuter de ce plan en 28 points vu avec une grande inquiétude à Kiev. Ce responsable a également indiqué que le secrétaire américain à l’Armée, Daniel Driscoll, est, lui, déjà arrivé dans la ville suisse.

Côté européen, les conseillers à la sécurité nationale des dirigeants français, allemand, britannique et italienne seront présents à Genève pour prendre part aux discussions, selon plusieurs sources. (...)

Le président américain Donald Trump a fait savoir samedi que ce plan n’était pas sa dernière offre et qu’il souhaitait que les combats cessent "d’une manière ou d’une autre".

Dans ce plan américain, plusieurs propositions reprennent des exigences clés de la Russie, à savoir que l’Ukraine lui cède des territoires, accepte une réduction de la taille de son armée et renonce à intégrer l’Otan. Il offre cependant des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a repoussé vendredi ce plan, que Donald Trump et Vladimir Poutine le pressent d’accepter, assurant qu’il allait proposer des "alternatives" aux Américains.
Une délégation ukrainienne essentiellement militaire

Le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien, Roustem Oumerov, a lui aussi annoncé samedi sur Facebook de prochaines "consultations entre de hauts responsables ukrainiens et américains sur les paramètres possibles d’un futur accord de paix" avec Moscou.

Volodymyr Zelensky a de son côté signé un décret formant la délégation qui sera chargée de participer aux pourparlers avec Washington, et dans le futur avec Moscou. Celle-ci sera menée par son bras droit, le chef de la présidence Andriï Iermak, et comprendra entre autres M. Oumerov, les chefs des services de sécurité et de renseignement et le chef d’état-major. Soit une délégation essentiellement militaire. (...)

"La sécurité de l’Europe sera affectée" en fonction du dénouement en Ukraine

Face à la double pression américaine et russe, Volodymyr Zelensky a aussi entamé des consultations avec ses principaux alliés en Europe.

Réunis au sommet du G20 à Johannesbourg, 11 pays principalement européens ont estimé dans une déclaration que le plan américain "requerra du travail supplémentaire", craignant qu’il ne laisse l’Ukraine "vulnérable à de futures attaques".

À Johannesburg, le président français Emmanuel Macron a annoncé une réunion mardi après-midi en visioconférence des pays soutenant l’Ukraine. Selon lui, sans "éléments de dissuasion, les Russes reviendront".

"Les grandes puissances ne peuvent décider par-dessus la tête des pays concernés", a plaidé de son côté le chancelier allemand, Friedrich Merz, soulignant que "selon l’issue de ce conflit, la sécurité de l’Europe sera affectée". (...)

Le vice-président américain, JD Vance, a réagi aux critiques visant ce plan, affirmant qu’elles "reposaient soit sur une mauvaise compréhension du cadre, soit sur une interprétation erronée de certaines réalités cruciales sur le terrain".

"Il y a l’illusion que si nous donnons simplement plus d’argent, plus d’armes ou imposons davantage de sanctions, la victoire est à portée de main", a-t-il ajouté.

Lire aussi :

 (Mediapart)
Zelensky rejette le plan des États-Unis et promet « des alternatives »

Volodymyr Zelensky a repoussé, vendredi 21 novembre, le plan des États-Unis visant à mettre fin à près de quatre ans d’invasion russe et perçu comme très favorable au Kremlin. Il s’est aussi entretenu d’urgence avec les dirigeants français, allemand et britannique. (...)

« L’Ukraine pourrait être confrontée à un choix très difficile : la perte de dignité ou le risque de perdre un partenaire clé », les États-Unis, a-t-il déclaré dans une adresse vidéo à la nation.

« Nous traversons l’un des moments les plus difficiles de notre histoire », a estimé le président ukrainien.

Ces propositions en vingt-huit points demandent que Kyiv cède des territoires occupés à la Russie, renonce à intégrer l’Otan, réduise ses forces armées et organise des élections dans la foulée. (...)

Les propositions états-uniennes augurent « une vie sans liberté, sans dignité, sans justice. Et [supposent] qu’on croie à celui qui a déjà attaqué deux fois », a renchéri Volodymyr Zelensky, en référence à la Russie. « Je présenterai des arguments, je persuaderai, je proposerai des alternatives », a-t-il poursuivi, ajoutant : « Je ne trahirai jamais […] mon serment de fidélité à l’Ukraine. »

Peu après, le chef de l’État ukrainien s’est entretenu avec le vice-président américain, J. D. Vance, sur ce plan, a indiqué une source à la présidence ukrainienne, sans donner de détails sur le contenu de cette conversation.
Concertation entre alliés européens

Avant de s’exprimer publiquement, Volodymyr Zelensky s’était concerté avec les dirigeants français, allemand et britannique. « Nous travaillons sur le document préparé par la partie américaine », avait-il déclaré sur le réseau social X à l’issue d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron, Keir Starmer et Friedrich Merz. « Ce plan doit assurer une paix réelle et digne » pour l’Ukraine, a-t-il cependant ajouté (...)