
En février 2014 a débuté la guerre menée par la Russie en Ukraine, qui s’est dramatiquement renforcée avec l’invasion de l’armée russe en février 2022. Outre les ravages causés par la guerre, la population ukrainienne est confrontée à la menace nucléaire, de par son dramatique héritage de Tchernobyl mais aussi notamment l’occupation de la centrale de Zaporijia par Rosatom, l’entreprise nucléaire d’État russe. Greenpeace est présente en Ukraine depuis l’invasion du pays par l’armée russe pour documenter, alerter, aider à la résilience de la population face aux risques nucléaires et aux crimes d’écocides. En novembre dernier, Greenpeace France a participé à une mission dans la région de Dnipro, à une vingtaine de kilomètres de Zaporijia.
Les communautés du district de Nikopol, dans la région de Dnipro, subissent des attaques quotidiennes de la part de l’armée russe. Les habitants et habitantes vivent sous la menace non seulement des tirs de roquettes et des drones, mais aussi de la centrale nucléaire occupée de Zaporijia. L’équipe de Greenpeace apporte son soutien à la population de la région de Dnipro par des projets et des échanges suivis dans le temps pour contribuer à renforcer la résilience des communautés locales.
L’équipe de Greenpeace s’est rendue dans les villages de Vyvodove, Myrove et Tomakivka, où elle a, avec l’appui des autorités locales, organisé plusieurs sessions d’échange avec les habitantes et habitants, notamment une formation à la radioprotection qui a réuni des dizaines de personnes. Sur place, elle a observé la destruction de l’école de Vyvodove et d’autres infrastructures dévastées par les bombardements russes. Elle a également recueilli les témoignages des habitants et habitantes sur leur vie quotidienne suite à la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka par les forces russes, et sur les difficultés de vivre en temps de guerre et sous l’occupation de la centrale nucléaire de Zaporijia. Ils et elles ont posé beaucoup de questions sur le travail effectué par Greenpeace pour porter le sujet de sanctions européennes à l’encontre de Rosatom, un sujet de haute importance à leurs yeux. (...)
« Les échanges avec les communautés locales ont été très riches, avec une majorité de femmes puisque beaucoup d’hommes sont mobilisés pour se battre, ou décédés sur le front. Je n’avais jamais rencontré de personnes aussi lucides sur les conséquences qu’aurait un accident nucléaire sur leur vie (...)
Nous avons des leçons à tirer de ce qu’il se passe aujourd’hui en Ukraine, à considérer de toute urgence dans une période où la France et d’autres pays envisagent de relancer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires dans un contexte géopolitique plus qu’instable », déclare Pauline Boyer, chargée de campagne Transition énergétique et spécialiste en radioprotection pour Greenpeace. (...)
En septembre 2024, Greenpeace a ouvert une antenne à Kiev, dans le prolongement et le renforcement du travail que l’ONG s’efforce d’accomplir, dans différents domaines, depuis le début de l’invasion du pays par l’armée russe. Dans le cadre de son implication pour soutenir la résilience des communautés dans le district de Nikopol, dans la région de Dnipro, Greenpeace installera bientôt un système hybride d’énergie solaire dans une infrastructure sociale locale. « La centrale électrique aidera la population pendant les coupures de courant et la rendra plus indépendante sur le plan énergétique », a déclaré Polina Kolodyazhna, responsable de campagne à Greenpeace Ukraine. (...)
Au cours de l’été 2024, des membres de Greenpeace avaient déjà organisé des formations à la radioprotection pour les communautés locales, s’engageant à continuer de soutenir les habitantes et habitants de la région en leur rendant visite et en diffusant des informations auprès des organisations internationales et des médias.
En juillet 2022, une équipe de Greenpeace s’était également rendue à Tchernobyl pour analyser l’impact radiologique de l’invasion russe sur la zone d’exclusion autour de la centrale, toujours fortement contaminée, et publié des résultats remettant en question ceux produits par l’Agence internationale de l’énergie atomique. Le récit de cette enquête est raconté sur ce site interactif en photos et vidéos. (...)
Les équipes de Greenpeace continuent à se mobiliser sur place avec celles du bureau que Greenpeace a ouvert à Kiev en septembre dernier. Greenpeace continue à alerter et à faire pression sur l’Agence internationale d’énergie atomique pour qu’elle s’engage à tout faire pour que Rosatom ne redémarre pas les réacteurs de la centrale de Zaporijia, car cela entraînerait un danger d’accident nucléaire pour le peuple Ukrainien, mais aussi pour toute l’Europe.