Ce lundi s’ouvre à Tunis le procès de six membres de Terre d’asile Tunisie, la branche tunisienne de l’ONG française France terre d’asile. Parmi eux, trois employés de Terre d’asile Tunisie sont en détention provisoire depuis plus de 19 mois. Fin novembre, deux membres du Conseil tunisien pour les réfugiés (CTR) ont déjà été condamnés à deux ans de prison.
Les procès de membres d’organisations humanitaires se succèdent en Tunisie et illustrent le durcissement de la répression du pouvoir tunisien envers les organisations de la société civile.
Lundi 15 décembre, six membres de Terre d’asile Tunisie, la branche tunisienne de l’ONG française France terre d’asile doivent comparaître devant le tribunal de première instance de Tunis aux côtés de 17 anciens responsables et employés municipaux accusés d’avoir collaboré avec l’organisation.
Il leur est reproché d’avoir "héberg[é] des personnes entrant sur le territoire tunisien ou le quittant clandestinement" et "facilit[é] l’entrée, la sortie, la circulation ou le séjour illégal d’un étranger en Tunisie".
Des poursuites abandonnées contre l’organisation
Des reproches injustifiés car les charges contre l’ONG avaient été abandonnées quelques mois après la perquisition des bureaux de l’organisation à Tunis et l’arrestation de six de ses membres, en mai 2024.
"Cependant, en février [2025], sur appel du parquet, la chambre de mise en accusation a rétabli ces charges contre nos collègues, mais a écarté de toutes poursuites l’association", rappelait dans une tribune publiée en mai 2025 la président de France Terre d’asile Najat Vallaud-Belkacem.
Les missions des membres Terre d’asile Tunisie "ont été menées dans le cadre légal national, en conformité avec les engagements internationaux de la Tunisie, notamment la convention de Genève relative au statut des réfugiés. Ce sont des professionnels ayant agi dans un cadre réglementé, clair et transparent", soulignait également la responsable. (...)
Ce procès s’inscrit dans un contexte de fort durcissement de la répression visant les organisations de la société civile et les opposants politiques en Tunisie. (...)
En octobre, les autorités tunisiennes ont par ailleurs suspendu pour un mois les activités du Forum tunisien pour les droits économique et sociaux (FTDES), une des dernières organisations à s’impliquer dans l’aide aux migrants dans le pays. Fin novembre, l’association a indiqué sur sa page Facebook la reprise de ses activités. (...)