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Tunisie : 7 250 migrants subsahariens sont rentrés "volontairement" dans leur pays en 2024
#Tunisie #migrants #racisme #discriminations #immigration #expulsions #persecutions
Article mis en ligne le 26 janvier 2025
dernière modification le 24 janvier 2025

Selon les autorités tunisiennes, 7 250 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont bénéficié du programme de "retour volontaire" de l’Organisation internationale des migrations (OIM) en 2024, contre un peu plus de 2 250 en 2023. Cette hausse des retours s’explique par le climat délétère qui règne en Tunisie et qui vise les Subsahariens.

Le programme d’"aide au retour volontaire et à la réintégration" (AVR) de l’agence onusienne permet aux exilés d’être rapatriés chez eux et de bénéficier d’un soutien financier pour développer leur projet au pays. (...)

Ces "retours volontaires" opérés depuis la Tunisie sont en nette augmentation ces dernières années. (...)

Depuis l’an dernier, le gouvernement tunisien espérait des départs de migrants en masse. Lors d’une visite de la Première ministre italienne Giorgia Meloni en Tunisie, au mois d’avril 2024, Rome et Tunis s’étaient déjà engagés à miser sur les "retours volontaires" pour lutter contre l’immigration irrégulière en "impliquant les organisations internationales".
Rafles et abandons dans le désert (...)

Ces expulsions illégales, largement dénoncées par les ONG et les instances internationales, n’ont jamais cessé en Tunisie. Au contraire, elles ont même pris de l’ampleur. En mai 2024, des migrants faisaient à nouveau état à InfoMigrants d’une vague d’"arrestations générales". Les exilés racontaient être traqués partout : dans les cafés, dans les rues, dans les gares, dans les taxis, dans les commerces ou dans les appartements (...)

Les migrants, qui ont été chassés des centres-villes par les autorités, ont installé d’immenses campements informels dans les oliveraies à El-Amra, en périphérie de Sfax. Sans aucune assistance de l’État, la vie s’y organise de manière anarchique, sans eau potable ni sanitaires et dans un climat de violence de plus en plus alarmant. De nombreuses personnes ont été blessées à l’arme blanche ou à feu lors d’affrontements communautaires ou par des Tunisiens. D’autres souffrent de maladies graves telles que le choléra ou la typhoïde.

Fin décembre, deux personnes vivant dans ces champs d’oliviers sont mortes, intoxiquées au monoxyde de carbone. Elles avaient allumé un feu dans leurs tentes pour se protéger du froid.
"Ambiance xénophobe" (...)

Les audiences pour "séjour irrégulier" se déroulent à la chaîne. (...)

Les violences, les rafles, les abandons dans le désert, les condamnations... autant de facteurs qui sèment la panique au sein de la population migrante vivant en Tunisie. Fatigués de ce climat de terreur, beaucoup préfèrent faire marche arrière, même les personnes en situation régulière dans le pays. (...)