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Sur la route migratoire entre l’Algérie et l’Espagne, une hausse effrayante des naufrages
#migrants #immigration #Afrique #Espagne #Algerie #naufrages
Article mis en ligne le 3 janvier 2025
dernière modification le 31 décembre 2024

D’après l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 500 personnes sont mortes en 2024 sur la route migratoire menant de l’Algérie à la péninsule ibérique ou à l’archipel des Baléares. Des chiffres qui font de ce passage en mer Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries.

Youssef* connaissait bien la mer. Le jeune Algérien de 26 ans a plusieurs fois été pêcheur, et était bon nageur. Il a aussi été saisonnier sur le littoral algérien. Cette nuit de fin novembre, lorsqu’il a embarqué avec 12 autres personnes dans un petit bateau à moteur sur une plage d’Alger pour gagner l’Espagne, "il avait conscience des risques qu’il prenait", assure sa cousine qui préfère garder l’anonymat. "Mais il avait tellement de copains qui étaient partis comme ça et qui avaient réussi …"

Mais Youssef n’arrivera jamais à Alicante, sa destination. (...)

Ce naufrage est loin d’être un cas isolé. Sur cette route migratoire qui relie l’Algérie à l’Espagne, les drames sont "de plus en plus fréquents", et "des cadavres apparaissent sur la côte [espagnole] plusieurs jours après [...] que les secours ont été alertés", indique la Garde civile dans un document consulté par le média Levante. D’après le dernier rapport de l’ONG Caminando Fronteras publié le 26 décembre, au moins 517 personnes sont mortes sur cette voie en 2024. Elles étaient 464 en 2022, et 191 en 2021.

Cette année aussi, 26 embarcations ont "totalement disparu" en mer, avec tous leurs passagers. Des chiffres qui font de ce passage en Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries.

La route des Baléares de plus en plus privilégiée (...)

Les candidats au départ embarquent depuis Oran, Mostaganem, Tipaza ou Alger et naviguent en direction du sud de la péninsule ibérique. Ils sont parfois secourus au large d’Almeria, Carthagène, Murcie ou Alicante.

Mais depuis 2022, la route algérienne se déplace de plus en plus à l’est, en direction des îles Baléares, une zone moins surveillée (...)

Sur cette voie, les profils des "harragas", littéralement "brûleurs de frontières", sont aussi plus vulnérables. Le rapport constate la présence régulière "d’adolescents qui voyagent seuls", et qui cherchent à rejoindre de la famille en Europe. "Pour beaucoup, en France", précise-t-on. Ces mineurs sont habituellement originaires d’Algérie, mais de plus en plus de jeunes subsahariens, syriens, ou palestiniens embarquent, eux aussi, depuis les côtes algériennes. D’après l’ONG espagnole, "près de 40 % des personnes qui s’engageant sur cette route maritime des Baléares proviennent désormais de pays autres que l’Algérie".

Les jeunes enfants accompagnés de leurs mères sont également de plus en plus nombreux. (...)

Ces dernières années, les embarcations de fortune parties d’Algérie se remplissent souvent de familles entières (...)