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Mediapart
Suprémacistes, prorusses, homophobes... Les alliés du RN en Europe
#RN #extremedroite #racisme #homophobie #Europe #electionseuropeennes
Article mis en ligne le 3 juin 2024
dernière modification le 2 juin 2024

Au-delà de la rupture avec son partenaire allemand l’AfD, le Rassemblement national est toujours allié avec divers partis aux positions ouvertement racistes et homophobes. Jordan Bardella assume ces infréquentables, arguant ne pas chercher « des clones » au Parlement européen.

En pleine campagne des européennes, le Rassemblement national (RN) a officiellement rompu avec l’AfD (Alternative für Deutschland – Alternative pour l’Allemagne). Le parti français d’extrême droite, qui s’était contenté de prendre ses distances au moment des révélations de Correctiv sur son partenaire d’outre-Rhin, a décidé de couper les ponts après les propos tenus par Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD pour le scrutin du 9 juin. Ce dernier a récemment estimé que les SS nazis n’étaient « pas automatiquement des criminels ». Une rupture qui fait suite à des mois de tensions entre les deux alliés.

Mais au sein du groupe Identité et démocratie (ID) au Parlement européen, ou dans le cadre des discussions sur de futures coalitions, le RN côtoie beaucoup d’autres représentants de partis ouvertement islamophobes, homophobes et transphobes. (...)
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Tomio Okamura, SPD (République tchèque)

Président et fondateur du SPD tchèque (Liberté et démocratie directe), l’homme d’affaires d’origine japonaise Tomio Okamura est allié au RN au sein du groupe ID. Ouvertement islamophobe, il expliquait en 2017 avoir pour projet d’interdire l’islam – qu’il compare au nazisme – et suggérait deux ans plus tôt à ses partisans d’aller « promener des porcs près des mosquées » pour faire fuir les musulmans du pays.

Dans son programme actuel, il propose encore le retour à la couronne tchèque, à l’autosuffisance alimentaire, l’arrêt de l’aide financière européenne à l’Ukraine et un référendum pour sortir de l’UE. Il affirme également que « les immigrants ne doivent pas avoir droit à l’asile ». Le 23 mai, Tomio Okamura accueillait à Prague ses alliés du groupe ID pour un meeting de campagne. Parmi eux, Fabrice Leggeri, troisième de la liste du RN pour les élections européennes.

George Simion, AUR (Roumanie) (...)

« Ce que nous voyons en Europe, c’est l’enfer. Nous avons des migrants, la désindustrialisation, le déclin du christianisme, l’interdiction d’utiliser les mots “père” et “mère”. C’est un vrai enfer », avait-il lancé (...)
Militant de la réunification avec la Moldavie, antivax et anti-avortement, George Simion écrit, dès la première page du manifeste de son parti, que « l’homme est la création de Dieu » et revendique son attachement à « la famille traditionnelle », en répétant que « Dieu a créé l’homme/père et la femme/mère, différents par nature ».

Roberto Vannacci, Ligue (Italie)

Le général italien Roberto Vannacci a été choisi par Matteo Salvini, le plus proche allié de Marine Le Pen au niveau européen, pour mener la liste de son parti pour les élections européennes en Italie centrale. Le militaire s’est fait connaître en 2023 avec la publication d’un ouvrage xénophobe et homophobe, qui est devenu un succès de librairie en Italie et lui a valu une suspension de l’armée, ainsi que de nombreuses plaintes pour incitation à la haine. (...)

Kostadin Kostadinov, Vazrazhdane (Bulgarie)

Également présent aux côtés de Jordan Bardella lors du meeting de Florence, Kostadin Kostadinov est président du parti bulgare Vazrazhdane (« Renaissance » en français, mais sans lien avec le mouvement d’Emmanuel Macron). Ouvertement prorusse, anti-LGBT et anti-rom, il a annoncé au mois de février avoir rejoint le groupe ID, quelques semaines après avoir participé à Moscou à un forum « pour la liberté des nations » organisé par des ministres de Vladimir Poutine.

Depuis l’exclusion de l’AfD du groupe pour les propos de sa tête de liste, Kostadin Kostadinov a proposé aux Allemands de créer un nouveau groupe « véritablement conservateur et souverainiste ». (...)
Il y a quelques années, il qualifiait les Roms de « parasites » et de « vermines non humaines ».

Martin Helme, EKRE (Estonie)

Président du parti estonien EKRE (Parti populaire conservateur d’Estonie), résolument antirusse, Martin Helme revendiquait en 2013 vouloir « une Estonie blanche ». « Notre politique migratoire doit avoir une règle simple : si vous êtes noir, repartez ! », avait-il affirmé à la télévision. Nationaliste, défenseur comme Jordan Bardella de la thèse complotiste et raciste du « grand remplacement », il dénonce régulièrement « le transgenrisme » et les « migrations de masse qui ont causé la mort et la destruction des sociétés ». (...)

Harald Vilimsky, FPÖ (Autriche)

Chef de file du FPÖ (Parti libéral autrichien) pour les élections européennes, Harald Vilimsky s’est opposé à l’exclusion de l’AfD du groupe ID. Résolument islamophobe, il s’inquiète du nombre de mosquées en Autriche et promet « une immigration zéro en provenance des pays islamiques ».

Dans son programme, il réclame « un pacte de remigration » et la fin de l’asile pour les personnes venant de l’extérieur de l’Europe. Lié entre 2016 et 2021 par un accord de coopération avec le parti de Vladimir Poutine, le FPÖ s’oppose aux sanctions contre la Russie et appelle dans son programme à stopper les aides militaires et financières à l’Ukraine.

Tom Van Grieken, Vlaams Belang (Belgique)

Nationaliste flamand, Tom Van Grieken tente depuis plusieurs années d’incarner une version plus « dédiabolisée » de son parti d’extrême droite. Ancien responsable d’un groupe étudiant ultranationaliste, il dirige un mouvement qui a fait sienne la thèse du « grand remplacement » et s’oppose violemment à toute forme d’immigration. (...)