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France24/AFP
"Stop au massacre de Gaza" : une foule de manifestants propalestiniens à Paris
#Israel #Hamas #Palestine #Gaza
Article mis en ligne le 23 octobre 2023

En soutien aux Palestiniens, des milliers de personnes ont manifesté dimanche place de la République, à Paris, demandant l’arrêt des opérations militaires d’Israël dans la bande de Gaza. Il s’agissait du premier rassemblement parisien depuis que le Conseil d’État a levé leur interdiction systématique.

(...) Encadré par un important dispositif de sécurité, le rassemblement était la première manifestation parisienne à ne pas avoir initialement fait l’objet d’une interdiction par la Préfecture de police de Paris.

Présente au rassemblement, la députée La France insoumise Aurélie Trouvé a fait état sur X (ex-Twitter) de plus de 30 000 participants. (...)

La préfecture n’a pas signalé d’incidents.

Le collectif "Pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens" à l’initiative du rassemblement a déployé une banderole au pied de la statue de la République, appelant la France à "demander un cessez-le feu immédiat" et réclamant une "halte au massacre à Gaza". (...)

"On n’a pas besoin d’être palestinien pour être touché par ce qui arrive. Pour moi, ce genre de rassemblement est un signe de désespoir", a déclaré Maya, une étudiante venue manifester avec des amis et qui n’a pas souhaité dévoiler son patronyme.

"Macron donne un permis de tuer à Israël", a dénoncé le président de l’Association France Palestine solidarité (AFPS), Bertrand Heilbronn. Au sujet des attaques du Hamas du 7 octobre, "l’émotion est légitime" mais "son instrumentalisation est criminelle en servant à justifier une guerre d’élimination que l’État d’Israël est en train de mener contre le peuple palestinien", a-t-il ajouté. (...)

La CGT, FSU, La France insoumise, l’Union syndicale Solidaires, l’AFPS, le Mrap, le Collectif des musulmans de France ou encore l’Union juive française pour la paix font partie de la quarantaine d’organisations membres du collectif. Au cours du rassemblement, un orateur a appelé à une nouvelle mobilisation samedi prochain.

Un millier de personnes se sont également mobilisées dimanche à Marseille pour un "rassemblement pour la paix" à l’appel notamment de la CGT des Bouches-du-Rhône, d’Attac, de Marseille Gaza Palestine ou du Mouvement pour la paix.

Des rassemblements de soutien aux Palestiniens et aux habitants de la bande de Gaza avaient eu lieu aussi samedi en France, notamment à Lyon où se sont réunies plus d’un millier de personnes dans une manifestation autorisée au dernier moment. (...)

Lire aussi :

 (Mediapart)
Dans la manifestation parisienne pour la Palestine : « La patrie des droits de l’homme, où est-elle maintenant ? »

Un cessez-le-feu immédiat à Gaza. C’est ce que sont venus réclamés, dimanche 22 octobre, les milliers de personnes rassemblées – 15 000, d’après la police, et 30 000, d’après La France insoumise (LFI) – pour la première manifestation parisienne n’ayant pas été frappée d’interdiction depuis les attentats terroristes du Hamas. Sous le regard impassible de la Marianne de bronze qui surplombe la place de la République, défilent les pancartes « Israël assassin, Biden et Macron complices ! », « Halte au massacre à Gaza » ou « Nous sommes tous des Palestiniens ». À côté des drapeaux palestiniens, algériens, turcs ou libanais, flottent aussi ceux du NPA, de La France insoumise, d’Europe Écologie-Les Verts, de la CGT ou de Solidaires. (...)

Tout l’après-midi, des figures politiques et associatives ont défilé sur un petit camion pour dire tout le mal qu’elles pensent des représailles israéliennes sur la bande de Gaza. Quand Bertrand Heilbronn, président de l’association France Palestine Solidarité, dénonce la « guerre monstrueuse d’élimination du peuple palestinien », Hala Abou Hassira, ambassadrice de Palestine en France, fustige au micro « l’État terroriste d’Israël » qui « prend le prétexte de l’autodéfense » pour mener « un génocide sous les yeux du monde ».

Très applaudi, Gabriel, porte-parle de l’Union juive française pour la paix (UJFP), association juive antisioniste, a des mots à peine moins durs contre l’armée israélienne « qui commet un massacre à Gaza ». En France, il enrage contre « l’instrumentalisation de l’émotion légitime » par un camp présidentiel qui a apporté un « soutien inconditionnel » à l’État hébreu. « En interdisant la solidarité avec le peuple palestinien au nom de l’antisémitisme, le gouvernement nous met une cible dans le dos », lance-t-il sous quelques « bravo ! » qui s’évaporent au-dessus de la foule. (...)

Côté syndical, on prend soin de rappeler que « toutes les vies se valent » et on dénonce haut et fort les « crimes de guerre » de part et d’autre. (...)

Côté politique, la colère gronde contre « la lâcheté coupable du président Macron qui ferme les yeux sur les crimes de guerre israéliens », clame Aurélie Trouvé, députée La France insoumise, sous les applaudissements.

Un appel au respect du droit international (...)

Place de la République, l’incompréhension se mêle à la colère et à l’émotion. Tous ces enfants tués, côté palestinien et côté israélien : « De la lâcheté pure, des deux côtés », dit Widete, dont le prénom signifie « amitié et affection » en tunisien. « Les Arabes et les juifs, on vit ensemble depuis toujours, Ismaël et Israël sont cousins ! », ajoute Nawel (...)

Dénonciation de l’abandon politique, mais aussi médiatique. Avec cette impression tenace, dans les rangs des manifestants, que les journaux couvrent uniquement l’actualité du camp israélien. (...)

Il faut dire que l’impression de déséquilibre de traitement entre les deux peuples a été renforcée par les multiples interdictions de manifester prononcées ces dernières semaines sous l’égide du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, plusieurs fois hué durant l’après-midi. (...)

Dans les rangs des manifestants, on s’interroge aussi sur la voix de la France. Ou plutôt, sur son mutisme. La patrie des droits de l’homme qui a rendu si fière Nawel quand elle est arrivée en France, « où est-elle maintenant ? », s’interroge-t-elle. « La France soutient juste Israël, pas la Palestine », déplore quant à elle Amira, sous le regard de ses deux enfants, âgés de 10 et 17 ans, venus « soutenir la Palestine puisque tous les pays ne font rien pour lui venir en aide », précise l’adolescent. (...)

« le mot “colonisation” n’apparaît même pas dans le tract de la CGT appelant à la manif ». Et de noter que, place de la République, ce dimanche, on était loin des 100 000 manifestants ayant défilé, la veille, à Londres.

 (Contre-attaque)
Paris : des dizaines de milliers de personnes pour Gaza

(...) Dès que le gouvernement autoritaire ne fait pas interdire tous les rassemblements, la population peut s’exprimer, et elle est clairement opposée aux massacres commis par l’État israélien. Face à l’ampleur pris par ce rassemblement, la police a dû fermer les routes autour de la place de la République. L’affluence, un dimanche, était au delà de ce que prévoyaient les autorités, qui ont communiqué le chiffre de 15.000 participant-es. Il y en avait en réalité au moins le double vu la taille de la place.

Il s’agit de la première mobilisation de grande ampleur, après plusieurs tentatives courageuses à Nantes, Lyon, Paris ou Marseille, souvent marquées par la répression. C’est une nouvelle étape dans la solidarité avec la Palestine, qu’il faut renforcer pour mettre sous pression le gouvernement et casser l’unanimisme médiatique en faveur des bombardements.

D’autres manifestations sont programmées ces prochains jours, notamment à Nantes mardi soir.