
Malgré la forte mobilisation pour Moussa, enfermé en CRA depuis l’expulsion du lieu associatif le En Gare à Montreuil, la préfecture avec l’aide de la compagnie Corsaire a finalement réussi à expulser Moussa vers le Mali. RDV mercredi 3 juillet à partir de 17h pour exprimer notre colère.
Moussa est arrivé en France, à Montreuil, accompagné par sa grand-mère qui l’a élevé. Il a été scolarisé et a tous ses amis, sa famille élargie. Il a 26 ans. En raison de problèmes de justice, la préfecture n’a pas donné suite à ses demandes de séjour en tant que jeune majeur alors qu’il y avait le droit à l’époque. En 2022, lors de sa dernière peine de prison, le tribunal lui a accordé une Autorisation Provisoire de Séjour, ce qui lui aurait permis d’avoir une vie normale en attente de l’examen de sa demande, mais la préfecture ne la jamais exécutée et il n’y a pas eu de suites.
Le 23/05, il a été embarqué lors de l’expulsion de l’association du En gare à Montreuil où il était un bénévole très investi et il a reçu une nouvelle OQTF. Il a été placé en rétention au CRA du Mesnil Amelot. Le tribunal a maintenu son OQTF alors qu’il était en train de regarder vers l’avenir et qu’il n’a plus de soucis avec la justice depuis 2022 ! Il a aujourd’hui, mardi 2 juillet, été expulsé vers le Mali, où il n’est pas retourné depuis tout petit. (...)
Le mardi 2 juillet, de nombreux passagers se sont de nouveau mobilisés dans l’avion pour s’opposer à la déportation de Moussa. Mais cette fois ci la préfecture et la police aux frontières avaient anticipés la mobilisation et ont distribués des papiers à chaque passager les menaçant de garde à vue et de lourdes poursuites judiciaires en cas de nouvelle mobilisation.
Mais rien n’y fait, encore une fois la solidarité envers Moussa se manifeste. De nombreux passagers se lèvent malgré les risques encourus. Malgré cela, le pilote de l’avion de la compagnie Corsair a démarré l’appareil alors que les gens étaient toujours debout (...)
On en profite pour inviter tout le monde à donner une très bonne mauvaise note à Corsair (...)
La mobilisation des passagers nous a donné beaucoup de force, et aujourd’hui c’est à nous de nous mobiliser massivement pour Moussa et pour les 12 autres personnes sous OQTF après l’expulsion du En Gare
La lutte est loin d’être finie ! Nous comptons bien continuer à contester son oqtf scandaleuse et les différents passages en force de la préfecture, qui l’ont empêché d avoir accès à une vie normale et les mêmes droits que toute personne ayant grandie dans ce pays
Rdv mercredi 3 juillet à partir de 17h devant la mairie de Montreuil.
💰 *Cagnotte de soutien à Moussa * (...)
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– (RFI)
La France réussit à expulser un Malien malgré l’opposition des passagers d’un Paris-Bamako
La mobilisation des passagers du vol Paris-Bamako n’aura pas suffi. Moussa Sacko a finalement été expulsé vers le Mali mardi 2 juillet dans l’après-midi. Sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) faute de titre de séjour valide, le jeune homme de 25 ans qui a vécu toute son existence en France, se retrouve éloigné de sa famille pendant au moins trois ans. Une mesure d’éloignement qui illustre la dureté de la nouvelle loi asile et immigration. (...)
Des gens debout, refusant de s’asseoir et retardant le départ d’un avion : la scène s’est produite à deux reprises en quatre jours sur des vols Paris-Bamako, à l’aéroport d’Orly. Les voyageurs ont été invités à se mobiliser contre l’expulsion d’un passager natif du Mali, qui a embarqué sous escorte policière.
Quelques heures plus tôt, sur les réseaux sociaux, les soutiens du jeune homme lancent le hashtag #LiberezMoussa. L’appel, relayé notamment par la militante anti-raciste Assa Traoré ou par le chanteur Kalash, compte sur une mobilisation collective à l’intérieur de l’avion pour empêcher le décollage. La première protestation porte ses fruits : Moussa est finalement ramené au sol. (...)
Une première expulsion retardée, mais non annulée (...)
Ce mardi 2 juillet, un nouvel appel surgit sur Twitter. Moussa serait en partance pour l’aéroport. Un nouveau vol Paris-Bamako était effectivement prévu à 13h55. Une information que l’administration du CRA a gardée pour elle. Contactée quelques heures avant l’horaire affiché du départ, Nina Galmot, l’avocate de Moussa, ne savait toujours pas où se trouvait son client. « Tout le monde refuse de me répondre. On me dit que je n’ai pas le droit de connaître ces informations et on me répond finalement qu’il y a un vol à 11 h 00, de l’aéroport de Roissy, vol qui en réalité n’existe pas. »
Le jeune homme n’a lui non plus été informé de rien, alors que « c’est son droit d’être averti d’un départ », précise son avocate. Elle dénonce une pratique de « vols cachés », car les voyages sont censés être systématiquement inscrits sur les registres du CRA, mais celui-là n’y figurait pas. « On nous dit que ce sont des erreurs de l’administration, mais quand ces erreurs se répètent beaucoup, ça interroge », commente Nina Galmot.
Pression policière à l’aéroport (...)
Quelques minutes plus tard, une vidéo tournée à l’intérieur de l’avion donne à entendre un message d’avertissement diffusé dans les haut-parleurs, menaçant les passagers d’une garde à vue et de « la perte du billet aller-retour ». (...)
Malgré cette pression policière sur les passagers, plusieurs personnes restent debout et parviennent à bloquer l’appareil pendant plus d’une heure. Mais la protestation ne suffit pas. L’avion finira par décoller avec Moussa à son bord. (...)
Une expulsion légale, mais jugée injuste (...)
Tout s’est accéléré avec le changement de la loi (...)
À Bamako, Moussa Sacko a donc été accueilli par des membres de l’association malienne des expulsés qui fournit assistance à tout migrant refoulé. Ousmane Diarra est le président de l’organisation : « Nous allons voir avec son collectif de soutien et son avocat pour qu’il puisse rentrer dans son droit. On va essayer de faire un plaidoyer auprès des autorités et les personnes compétentes, c’est-à-dire le ministère et le Haut conseil des Maliens de l’extérieur, et on verra comment ils peuvent nous aider à trouver les moyens faire repartir Moussa Sacko si c’est possible. »
En France, l’association Les soutiens de Moussa appelle à un rassemblement mercredi 3 juillet à 17h à la mairie de Montreuil.