
Les principaux dirigeants européens appellent, dimanche, à inclure l’Ukraine au sommet en Alaska entre Vladimir Poutine et Donald Trump. L’ambassadeur américain auprès de l’Otan a indiqué que le président Volodymyr Zelensky pourrait y assister.
Les coups de téléphone se multiplient à cinq jours du sommet Trump-Poutine sur l’Ukraine. Des dirigeants européens ont insisté dimanche 10 août pour que Kiev prenne part aux négociations entre Washington et Moscou, avant le sommet de vendredi en Alaska auquel Volodymyr Zelensky pourrait assister selon un diplomate américain.
Les présidents américain et russe devraient, à l’occasion de leur tête-à-tête sur le sol des États-Unis, tenter de trouver une issue pacifique au conflit que Moscou a déclenché en février 2022 contre l’Ukraine.
Volodymyr Zelensky, qui rejette tout accord américano-russe à ses dépens, a exhorté ses alliés européens, également écartés des pourparlers, à adopter une approche commune.
À cet égard, la responsable de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a annoncé une "réunion extraordinaire" lundi en visioconférence de ministres des Affaires étrangères de pays de l’UE, en présence de leur homologue ukrainien, "afin de discuter des prochaines étapes".
"Le président Trump a raison de dire que la Russie doit mettre fin à sa guerre contre l’Ukraine. Les États-Unis ont le pouvoir de contraindre la Russie à négocier sérieusement", a-t-elle martelé dans un communiqué.
Mais, a-t-elle insisté, "tout accord entre les États-Unis et la Russie doit inclure l’Ukraine et l’UE car c’est une question de sécurité pour l’Ukraine et pour l’ensemble de l’Europe", reprenant les arguments de chefs d’État ou de gouvernement européens tout le week-end.
Zelensky pourrait assister au sommet, selon l’ambassadeur américain auprès de l’Otan (...)
Sur le front, les attaques se poursuivent
Le chef de l’État ukrainien s’est entretenu ces trois derniers jours avec 13 dirigeants européens. Il a également parlé avec les présidents du Kazakhstan et de l’Azerbaïdjan.
Et puis, Kiev "travaille bien sûr avec les États-Unis. Il ne se passe pas un jour sans que nous communiquions sur les moyens de parvenir à une paix véritable. Nous comprenons que la Russie a l’intention de tromper l’Amérique. Nous ne le permettrons pas", a averti Volodymyr Zelensky dans son message du soir. (...)
Vladimir Poutine a pour sa part conversé avec neuf chefs d’État ou de gouvernement en trois jours : Xi Jinping, Narendra Modi et Inacio Lula da Silva. Il a également discuté avec les présidents de la Biélorussie, de l’Ouzbékistan, du Kazakhstan, du Tadjikistan et du Kirghizstan.
Sur le front, l’armée ukrainienne a annoncé avoir repris un village de la région septentrionale de Soumy aux forces russes. Six personnes ont été tuées par des drones ou des tirs d’artillerie dans la région orientale de Donetsk et dans celles méridionales de Zaporijjia et de Kherson, ont déploré les autorités locales. Une bombe planante russe a en outre atteint la gare routière centrale, très fréquentée, de Zaporijjia, faisant 20 blessés.
"La Russie n’a pas fait un seul pas concret vers la paix, pas un seul pas, sur terre ou dans les airs, qui aurait pu sauver des vies", s’est insurgé Volodymyr Zelensky.
Ses militaires ont affirmé qu’ils avaient attaqué à l’aide de drones une importante raffinerie de pétrole de la région de Saratov, dans l’ouest de la Russie. Une autre raffinerie a été endommagée à Oukhta, une localité isolée de la république russe des Komis (nord-ouest), à environ 2 000 kilomètres de la ligne de front, a dit à l’AFP une source au sein du renseignement ukrainien.