Alors que des discussions sur un plan de paix en Ukraine – incertain mais envisagé – ont débuté, Emmanuel Macron, lui, se prépare à la guerre, avec l’annonce jeudi 27 novembre dernier de la mise en place d’un service national militaire sur la base du volontariat dès l’an prochain. Le MAN s’oppose à cette mesure qui marque un pas de plus dans la logique de militarisation de l’État et des esprits à l’œuvre depuis quelques années.
Ce « service national, volontaire et purement militaire » d’une durée de 10 mois concernerait 3000 jeunes principalement âgés de 18 à 19 ans dès septembre 2026, en vue de mobiliser 50 000 jeunes en 2035. La préparation des esprits à la potentialité de la guerre se poursuit, et la jeunesse est en première ligne.
Si le Président écarte pour le moment le retour au service militaire obligatoire, il est impossible de nous contenter de telles déclarations, alors que ce dernier déclarait en même temps que « dans ce monde incertain (…) la force prime sur le droit et la guerre se conjugue au présent ». Le MAN dénonce ces discours guerriers et appelle à une analyse prudente et globale des défis qui nous font face, à commencer ceux sur notre propre démocratie.
Outre le coût politique de cette mesure, elle implique des investissements massifs. En effet, le gouvernement prévoit de consacrer plus de 2 milliards d’euros, financés par l’actualisation de la loi de programmation militaire 2026-2030 afin de rémunérer les volontaires à 800 euros par mois minimum, les héberger, les nourrir et les équiper. Alors même que les postes de dépenses cruciaux en matière sociales et écologiques font l’objet de coupes drastiques, ces sommes astronomiques en perpétuelle augmentation sont en décalage total avec les besoins réels de notre pays.
Le MAN continue de demander une réduction des dépenses militaires afin de pouvoir dégager des fonds considérables permettant de créer des conditions favorables à l’avenir de la jeunesse. Plutôt que de mettre des milliards dans des initiatives déshumanisées et déshumanisantes avec pour issue un monde détruit, le MAN demande des investissements massifs dans les domaines clés (logement, alimentation, culture, etc…) pour construire un monde de demain durable et soutenable.
Le MAN dénonce le recours aux logiques militaristes comme réponse aux défis sécuritaires de demain. La course à l’armement, les discours guerriers ou encore le développement d’un nouveau modèle d’armée « hybride », loin de nous protéger, ne font qu’augmenter les tensions, dont les populations civiles sont et seront les premières victimes. Les investissements doivent se tourner vers les moyens de la paix et de la justice.
Des alternatives existent : plus que jamais, il est temps de repenser notre modèle de défense. Une population préparée, ce n’est pas une population militarisée. Les civils ont un rôle à jouer dans la défense de notre pays, et la non-violence est une stratégie concrète et crédible. Les stratégies de résistance non-violente ont prouvé leur efficacité dans le passé. Le MAN défend la formation du plus grand nombre à la défense civile non-violente pour répondre aux menaces multiples, internes et externes qui nous font face.
C’est d’ailleurs l’objet du Manuel citoyen pour une défense civile non-violente publié la semaine dernière, accessible gratuitement en ligne sur notre site que nous appelons à diffuser massivement au sein de la société civile : une autre défense est possible, donnons-nous les moyens de la concrétiser.
Le MAN publie un manuel citoyen de défense civile non-violente
Un document édité en réaction à la diffusion par le gouvernement du manuel de survie Tous responsables, centré sur la préparation de la population aux crises sécuritaires.