
Au Royaume-Uni, au moins 466 personnes qui participaient à une manifestation en soutien au groupe propalestinien Palestine Action ont été arrêtés, samedi. Le groupe avait été interdit depuis début juillet et classé comme "organisation terroriste" par la police londonienne. Une interdiction jugée "disproportionnée" par l’ONU.
(...) Plus tôt dans la journée, les forces de l’ordre avaient déjà affirmé avoir interpelé plus de 200 personnes "sur Parliament Square", devant le Parlement britannique, expliquant avoir arrêté ou être "en train de le faire" à toutes les personnes ayant brandi la pancarte "Je m’oppose au génocide, je soutiens Palestine Action". (...)
Sur place, des manifestants ont brandi d’autres pancartes comme "Agir contre le génocide n’est pas un crime" ou "Free Palestine".
"C’est un impératif moral d’être ici", a déclaré à l’AFP Mathilda, qui ne souhaite pas donner son patronyme. (...)
"Ce gouvernement est allé trop loin"
"S’ils veulent m’arrêter, je ne m’enfuirai pas et je ne me cacherai pas", a ajouté cette septuagénaire venue spécialement de Bristol, à l’ouest de Londres, et qui était assise aux côtés d’autres manifestants avec la pancarte soutenant le groupe interdit.
"Qu’ils nous arrêtent tous", a renchéri Richard Bull, un londonien de 42 ans dans un fauteuil roulant. "Ce gouvernement est allé trop loin. Je n’ai rien à me reprocher." (...)
De nombreux drapeaux palestiniens étaient visibles dans la foule, à quelques pas de laquelle étaient alignés des voitures de police, a constaté une journaliste de l’AFP.
La police avait mis en garde les participants contre les "potentielles conséquences pénales" de leurs actes.
Les personnes arrêtées n’ont pas opposé de résistance, beaucoup formant un "V" de la victoire avec leurs doigts, sous les applaudissements d’autres manifestants, a constaté une journaliste de l’AFP.
Palestine Action a été ajoutée début juillet à la liste des organisations considérées comme "terroristes" au Royaume-Uni, après des actes de vandalisme perpétrés par ses militants, notamment sur une base de l’armée de l’air.
Le groupe Defend Our Juries organise depuis des manifestations pour protester contre cette interdiction.
"Nous continuerons tant que le gouvernement tentera de faire taire ceux qui dénoncent sa complicité dans des crimes de guerre", a réagi Defend Our Juries dans un communiqué.
"Nous sommes déjà de plus en plus nombreux à nous préparer pour la prochaine vague d’actions en septembre." (...)
Trois personnes ont été inculpées en vertu de la loi antiterroriste jeudi pour avoir exprimé leur soutien au mouvement, une infraction passible de jusqu’à 6 mois de prison. L’appartenance à un groupe interdit ou l’incitation à le soutenir peut elle valoir jusqu’à 14 ans de prison.
L’interdiction fait l’objet d’une action en justice, lancée par Huda Ammori, cofondatrice en 2020 de ce groupe qui se présentait comme un "réseau d’action directe" visant à dénoncer "la complicité britannique" avec l’État d’Israël, en particulier sur la question des ventes d’armes.
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Amnesty International
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