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Réfugiés en Égypte, une famille gazaouie raconte son traumatisme des bombardements
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #refugies
Article mis en ligne le 7 septembre 2024
dernière modification le 5 septembre 2024

Dalia, son mari Baha et leur bébé Nermine sont arrivés en Egypte à la fin de l’année 2023. Dalia venait d’accoucher et craignait pour la vie de sa petite fille âgée de quelques mois. Mais leur avenir dans le pays voisin est incertain. Plus de 100 000 Palestiniens de Gaza ont fui les bombardements israéliens, direction l’Égypte. Beaucoup survivent, grâce à l’aide d’associations, mais n’accèdent que difficilement à l’emploi.

De notre correspondante au Caire,

Le 31 octobre 2023, Khan Younès tremble sous les frappes israéliennes. C’est pourtant là que Dalia, jeune Palestinienne de 26 ans, donne naissance à la petite Nermine, un accouchement particulièrement délicat, témoigne la jeune mère : "Quand j’ai accouché, c’était très dur, cela a duré trois jours, il y avait des bombardements, je les entendais pendant que j’accouchais".

Mais son cas est alors loin d’être une priorité pour le personnel de l’hôpital, débordé par l’afflux de blessés et de déplacés. "Il n’y avait pas beaucoup de personnel ou de matériel médical disponible, car ils étaient occupés par les blessés, les martyrs, j’ai eu 36 points de suture sans anesthésie", se rappelle Dalia.

Elle quitte l’hôpital, épuisée, pour regagner sa maison avec sa fille, mais là aussi, la situation est catastrophique. "Imaginez, j’avais encore mes points de suture, je me lavais à la main et je cuisinais au feu. Alors à partir de là, nous avons pris la décision de partir", explique-t-elle.

C’est son mari, Baha, 37 ans, qui s’occupe des démarches pour le départ vers l’Égypte : "Au début, je ne voulais pas voyager, car il fallait payer un droit de passage, 5 000 dollars [4 500 euros, ndlr] par adulte. Mais pour ma petite fille, il y a eu beaucoup de souffrance et de bombardements autour de nous, j’étais son père et je ne pouvais pas la protéger. Alors je me suis dit, ça suffit, je vais voyager et j’ai payé."

"Penser à l’avenir, c’est psychologiquement fatigant" (...)

Faute de permis de résidence, ils simplement tolérés par les autorités égyptiennes. Ainsi, ils n’ont pas accès à l’emploi. "Penser à l’avenir est fatigant, psychologiquement fatigant, se désespère Baha. Peut-être que je dois quitter le pays, pour l’Europe, par exemple."

Mais pour l’heure, la famille est coincée en Égypte, avec pour seule urgence de garantir un toit à leur petite fille de dix mois.