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La revue des medias INA
Rapport Reuters 2025 : méfiance record, chatbots émergents, vidéos sociales triomphantes
#informations #chatsBots
Article mis en ligne le 25 juin 2025

(...) Chaque année, le Reuters Institute publie un vaste rapport sur les pratiques d’information. Pour l’édition 2025, 100 000 personnes ont été sondées à travers 48 pays. Parmi les grandes tendances, habituelles ces dernières années : la défiance persistante envers les médias, la fragilité des modèles économiques, le recul des structures traditionnelles, la montée en puissance des vidéos sociales… et l’irruption des chatbots dans les usages, y compris pour suivre l’actualité.

1. Les jeunes sont ceux qui s’informent le plus avec des chatbots

Les moins de 25 ans sont 15 % à les utiliser dans ce but chaque semaine (contre 7 % de l’ensemble des sondés). Ils sont 3% à déclarer l’utiliser comme source principale d’information (...)

2. L’info passe plus que jamais par la consommation de vidéos sociales

Leur consommation a d’ailleurs cru autour des élections américaines de 2024. La part des sondés qui en visionnent pour s’informer est passée de 52 % en 2020 à 65 % aujourd’hui. Un tiers des sondés utilisent YouTube chaque semaine pour l’actualité (plus de 50 % en Inde, en Thaïlande et au Kenya).

TikTok (16 %) dépasse désormais X/Twitter (12 %), avec de fortes hausses en Colombie et Indonésie (+ 5 points de pourcentage chaque). X progresse cependant sur certains marchés, comme les : + 8 points aux États-Unis, + 6 en Australie et en Pologne. Ses alternatives (Threads, Bluesky, Mastodon) stagnent sous les 2 %.

Instagram (19 %), WhatsApp (19 %) et Facebook (36 %) restent très utilisés pour s’informer. En France, YouTube est la plateforme la plus utilisée pour cet usage (24 %). Instagram, TikTok et YouTube gagnent respectivement 5, 4 et 3 points de pourcentage comme sources d’information (21 %, 12 % et 24 %).

3. Les Youtubeurs concurrencent toujours plus les médias traditionnels (...)

4. Les médias classiques poursuivent leur recul

En France, 59 % des sondés disent s’informer via la télévision chaque semaine. Ils étaient 64 % en 2023 (84 % en 2013). Aux États-Unis, les matinales télé comme « Good Morning America » ont perdu près de la moitié de leur public en dix ans. Même trajectoire pour la presse imprimée. En France, 13 % seulement des sondés la lisent pour s’informer, contre 46 % en 2013. Au Royaume-Uni, cette proportion est passée de 59 % en 2013 à 12 % en 2025.

5. En 2025, la confiance globale dans les médias reste stable

Elle s’affiche à 40 % pour la troisième année consécutive. La France, avec 29 %, affiche un des taux les plus faibles des 48 pays étudiés, un retour aux chiffres de 2022, après une légère hausse jusqu’en 2024. Ce sont les journaux régionaux ou locaux ainsi que les télés et radios publiques qui recueillent le plus de confiance. En bas de tableau, on retrouve, la Roumanie et la Bulgarie (26 %), ou encore la Hongrie et la Grèce (22 %). À l’inverse, les pays nordiques — Finlande (67 %), Danemark (56 %), Norvège (54 %), Suède (53 %) — restent comme chaque année dans les hauteurs du classement. Une stabilité qui s’explique en partie par le contexte culturel et historique de la région. Le Nigeria, avec 68 %, enregistre la plus forte hausse (+ 7 points).

6. La population française est tiraillée vis-à-vis de l’information

Une partie l’évite (36 %, un chiffre stable depuis 2022). À l’échelle mondiale, ce taux atteint 40 %, un record. Parmi les raisons évoquées : l’effet négatif des informations sur l’humeur, leur caractère épuisant, la surabondance de politique ou de conflits — tels que la guerre en Ukraine ou le conflit au Proche-Orient.
7. Payer pour s’informer en ligne reste l’exception

Le Figaro revendique 294 000 abonnés numériques en 2025, Le Monde 580 000, Mediapart 245 000 — des chiffres en hausse. Pourtant, seuls 11 % des Français paient pour l’information en ligne, un chiffre stable depuis 2022, sous la moyenne de 18 % des pays riches observés. En France, 23 % des abonnés soutiennent un média local, 8 % un média étranger. Le rapport note qu’à l’échelle mondiale, « la majorité se satisfait des offres gratuites »