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Que ressentent les animaux ?
#animaux
Article mis en ligne le 18 février 2025
dernière modification le 12 février 2025

Chats, chiens, cétacés, singes, oiseaux... Comme nous, ils éprouvent des émotions complexes.

(...) En tant qu’humains, nous nous considérons encore comme des êtres exceptionnels, différents par essence des autres animaux. Or, lors des cinq dernières décennies, les scientifiques ont accumulé des preuves d’intelligence chez nombre d’espèces. Les corbeaux calédoniens coupent des brindilles pour extraire des larves d’insectes des troncs d’arbres. Les pieuvres résolvent des énigmes et protègent leurs tanières en plaçant des pierres à l’entrée. Nous ne doutons plus que beaucoup d’animaux possèdent des capacités cognitives impressionnantes.

Mais sont-ils plus que de simples automates sophistiqués, uniquement occupés par la survie et la procréation ?

De plus en plus d’études comportementales, combinées à des observations empiriques dans la nature (telle cette orque poussant son petit mort devant elle durant des semaines), révèlent qu’un grand nombre d’espèces ont bien plus en commun avec les humains qu’on ne le croyait.

Les éléphants éprouvent le deuil. Les dauphins jouent pour le plaisir. Les seiches ont des personnalités distinctes. Les corbeaux semblent réagir aux états émotionnels de leurs semblables. Bien des primates nouent de solides amitiés. Chez certaines espèces (éléphants, orques...), les aînés partagent leur expérience avec les plus jeunes. Plusieurs autres, dont le rat, sont capables d’actes d’empathie et de gentillesse.

Il se dessine ainsi l’image d’une étonnante diversité d’espèces douées de sensibilité et à la riche vie intérieure – une sorte de révolution copernicienne dans notre façon de considérer les autres êtres du globe. Il y a encore trois décennies, l’esprit des animaux n’était pas un sujet jugé digne d’investigation scientifique. (...)

Certains comportementalistes sont de plus en plus persuadés que « les processus internes de nombreux animaux sont aussi complexes que ceux de l’homme, affirme de Waal. La différence est que nous pouvons les exprimer par le langage ; nous pouvons parler de nos sentiments. »

Cette nouvelle compréhension, si elle était largement partagée, pourrait entraîner une refonte complète de la relation des humains aux autres espèces et de la façon dont ils les traitent.

« Si vous reconnaissez des émotions chez les animaux, y compris la sensibilité des insectes, alors la morale s’applique aussi à eux, souligne de Waal. Ils ne sont pas identiques aux pierres. Ce sont des êtres sensibles. »

Cette quête scientifique visant à appréhender la vie intérieure des animaux reste assez récente. Et controversée. Selon certains scientifiques, il est quasi impossible de connaître l’esprit d’une autre espèce.
(...)