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Mediapart
Propriété intellectuelle : l’agence européenne hors de contrôle
#proprieteintellectuelle #OUEPI
Article mis en ligne le 4 janvier 2024
dernière modification le 3 janvier 2024

Gestion opaque du budget, gouvernance défaillante, conflits d’intérêts, recrutements contestés : l’Office européen pour la propriété intellectuelle, qui brasse des centaines de millions d’euros, essuie bien des critiques. À tel point que des plaintes, consultées par Mediapart, ont été adressées à l’Office européen de lutte antifraude.

La colère gronde au sein de l’Office européen pour la propriété intellectuelle (Ouepi). Selon les informations de Mediapart, un ancien employé a déposé une plainte auprès de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) dans laquelle il dénonce des pratiques de « fraudes, corruption, harcèlement et favoritisme ». Il dit s’appuyer sur les témoignages de plus d’une dizaine de ses anciens collègues. Nous avons pu joindre plusieurs d’entre eux, qui préfèrent cependant à ce stade préserver leur anonymat.

Le texte décrit un entre-soi où l’attribution des postes de « management » est présentée comme un jeu truqué. Selon la plainte, l’expression d’un mécontentement est devenue « impossible » au sein de l’agence, où règnerait un climat de « terreur ». (...)

L’Ouepi, agence décentralisée et autofinancée, attise les convoitises avec ses 1 200 salarié·es et son budget colossal. Comme toutes les agences de l’Union européenne (UE), l’Ouepi met en œuvre des politiques européennes mais son budget fait d’elle la plus importante. (...)

Vue de loin, l’Ouepi est une agence idyllique. (...)

Vue de près, la gestion de l’agence est une boîte noire de l’UE. (...)

Les membres du conseil d’administration sont en grande partie les mêmes que ceux du comité budgétaire. Et c’est là que le bât blesse. (...)

Depuis des années, des membres du conseil d’administration (CA) de l’Ouepi, qui y siègent bénévolement au nom de leur Office national de propriété intellectuelle, sont ensuite embauchés à Alicante. Les salaires de l’Ouepi sont plus qu’attrayants. En début de mandat, la fonction de directeur adjoint est rémunérée entre 16 500 et 18 700 euros par mois. (...)

Les membres du CA votent donc pour des dirigeants qui ont ensuite le pouvoir de les embaucher. (...)

Interrogée par Mediapart, la Commission européenne est peu diserte. Une porte-parole nous apprend que, à la suite des rapports de la Cour des comptes, une évaluation de l’Ouepi va être lancée. Pour le reste, la gardienne des traités ponctue d’un « pas de commentaire »