
L’ex-journaliste, pris en otage en Syrie en 2013, va notamment faire des interventions en prison et les écoles, avec des associations.
(...) condamnation vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans, de Mehdi Nemmouche. Le jihadiste a été reconnu coupable d’avoir été le geôlier de quatre journalistes français, dont Nicolas Hénin, pour le compte du groupe Etat Islamique, en Syrie, en 2013.
Nicolas Hénin, détenu 10 mois pendant lesquels il a subi les violences de Mehdi Nemmouche, rappelle que c’est un "procès hors norme, par son ampleur internationale, le nombre de victimes, le nombre d’auteurs", qui vient de s’achever à la cour d’assises spéciale de Paris. (...)
L’ancien journaliste rappelle que cela fait "des années" qu’il a quitté le métier de journaliste et qu’il s’est "engagé dans la prévention de la radicalisation violente". Il se dit "déterminé plus que jamais à poursuivre cet engagement", puisqu’il a "la chance de pouvoir encore parler", contrairement à ses "co-otages qui ne sont pas revenus". Nicolas Hénin va faire "des interventions dans des prisons, dans des écoles, avec des associations", précise-t-il.
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– (Mediapart)
Procès des geôliers de l’État islamique : perpétuité pour le djihadiste « pervers » Mehdi Nemmouche
Les cinq djihadistes accusés d’avoir séquestré et torturé des otages occidentaux en Syrie ont été condamné à des peines allant de 20 années de prison à la réclusion criminelle à perpétuité. À travers ce verdict, c’est la fin des grands procès dédiés aux crimes de l’État islamique.
Les cinq djihadistes étaient jugés pour leur implication dans la séquestration et les actes de torture et de barbarie infligés sur plusieurs otages occidentaux détenus en Syrie entre 2012 et 2014.
À travers les récits de dix de ceux-ci, parmi lesquels les quatre journalistes français Édouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres, et des familles des Britanniques exécutés sur place, c’est l’enfer concentrationnaire de l’État islamique qui a pu être disséqué.
« Si ce dossier et cette audience doivent avoir une vertu, c’est celle de nous montrer le véritable visage de la barbarie djihadiste, de cette idéologie vouée à réduire l’humanité à néant », ont résumé les avocats généraux Benjamin Chambre et Rachel Lecuyer. (...)
au-delà de sa triste personne, au-delà des très lourdes peines prononcées, quelque chose de plus important s’est joué au cours de ces cinq semaines. Une certaine idée de justice rendue sans haine, aux antipodes de celle administrée par l’État islamique, où tout le monde s’écoutait et où étaient accueillis comme parties civiles des Américains, des Britanniques, un Danois, des Espagnols, un Italien, une Péruvienne, un Syrien. « Un grand procès », a estimé lors de sa plaidoirie Noémie Coutrot-Cieslinski, depuis les bancs de la défense.
Bien sûr, il y aura d’autres procès terroristes, il reste des attentats à juger, le califat autoproclamé renaîtra peut-être de ses cendres. En attendant, et alors que la salle des grands procès construite pour juger les tueries de masse du 13-Novembre et du 14-Juillet est en train d’être démontée, le procès des geôliers de l’État islamique qui se tenait dans la salle Voltaire, la plus petite du palais de justice de Paris, referme la parenthèse d’une décennie qui aura vu une organisation terroriste ensanglanter à elle seule la France, l’Europe et le Moyen-Orient.