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Pourquoi Macron a-t-il dissout l’assemblée ?
#electionseuropeennes #electionslegislatives #extremedroite #Macron #dissolution #gauches #FrontPopulaire
Article mis en ligne le 13 juin 2024
dernière modification le 11 juin 2024

L’histoire des années 1930 nous a appris qu’il arrive des moments où la bourgeoisie offre le pouvoir aux fascistes. Nous y sommes.

Macron a choisi son jour : il organise des élections en urgence au moment précis où l’extrême droite réalise le plus gros score de son histoire. Le jour où la gauche est plus divisée que jamais. Le jour où son camp est quasiment déjà éteint. Bref : il a attendu que toutes les conditions soient réunies pour que le RN soit dans la meilleure situation. Macron suicide son propre parti au profit du Rassemblement National Ce qui a lieu, c’est un coup d’État en faveur de l’extrême droite. (...)

Une cohabitation pour « user » le RN

En réalité, cela fait deux ans que Macron fait le malin, en faisant « fuiter » dans la presse qu’il pourrait dissoudre l’Assemblée Nationale en cas de crise. Il se prend pour Machiavel : les médias avaient déjà expliqué qu’une « cohabitation » avec Marine Le Pen ou un de ses proches comme Premier Ministre en cours de mandat pourrait « l’user » politiquement, et montrer son incompétence. Le camp Macron pourrait ainsi aborder les élections présidentielles de 2027 en ayant « affaibli » symboliquement l’extrême droite. (...)

C’est une stratégie à la fois stupide et dangereuse. D’abord, 3 ans c’est long. Nous sommes plus près du début du mandat, commencé en 2022, que de la fin. Cela voudrait dire que l’extrême droite a 3 ans pour mettre en œuvre son plan de bataille, verrouiller la situation, et nous faire cracher du sang. Ensuite, tout le monde devrait savoir qu’une fois qu’elle a les commandes, l’extrême droite ne les rend pas. (...)

Anéantir la gauche (...)

liquider la gauche, et en particulier la France Insoumise, seule vraie force d’opposition. La FI est diffamée et salie quotidiennement depuis des mois, les médias ont répandu les pires horreurs sur le mouvement de Mélenchon. Les Insoumis ne peuvent plus prononcer un mot sans subir une nouvelle campagne violente. Il est quasiment impossible de ne pas être influencé par un tel bourrage de crane. (...)

si l’union se fait, elle sera beaucoup plus favorable au PS et défavorable à la FI. Si elle ne se fait pas, et que les partis partent séparés, la FI risque de quasiment disparaître du Parlement et de la scène politique. C’est ce dont rêve la bourgeoisie pour liquider définitivement toute opposition un peu sérieuse.

Il va sans dire qu’avec un gouvernement RN, sans doute allié à Zemmour, cette liquidation sera aussi physique pour tous les mouvements sociaux, les luttes de rues, les associations et autres contre-pouvoirs. Comme ces dernières années, mais en pire. (...)

Gouverner avec l’extrême droite

Nous le disons et le répétons depuis 2017, Macron est sincèrement imprégné des idées d’extrême droite, et le fait régulièrement savoir. Il a réhabilité Pétain, nommé un Ministre de l’Intérieur issu de l’Action Française, fait voter plusieurs lois contre l’immigration, multiplié les mesures islamophobes, et beaucoup d’autres pour restreindre les libertés. Il a témoigné son soutien à Zemmour et donné une interview exclusive à Valeurs Actuelles, il a attaqué la liberté de la presse comme jamais, écrasé les mouvement sociaux de façon sanguinaire. Il a parlé de « nation organique » – un concept fasciste – et en juin 2022 : le groupe LREM au Parlement élisait deux vice-présidents RN. La présidente Macroniste de l’Assemblée déclarait que « Sébastien Chenu [RN] n’est pas un bon, mais un très bon vice-président ». Il a envoyé l’antiterroriste contre la jeunesse des banlieues et les militants écologistes, ou encore interdit toutes les manifestations pour la Palestine.

Macron a, méthodiquement, mené une politique d’extrême droite de plus en plus prononcée, et tout fait pour liquider tout progrès social et toute possibilité de contester. Livrer le pays au RN ne serait, finalement, que la suite logique du processus engagé depuis plusieurs années.
Lui permettre un troisième mandat (...)

Avec l’extrême droite au gouvernement, Macron peut tout à fait démissionner avant 2027, prétextant la gravité de la situation et l’instabilité du pouvoir, et laisser un président par intérim finir le mandat. En cas de démission du président élu, c’est le président du Sénat qui prend le relais, le temps de trouver une solution. Ainsi, après avoir interrompu son mandat, Macron pourrait se représenter en 2027 : il ne s’agirait pas de mandats consécutifs, puisqu’il y aurait une démission entre-temps.

Dans tous les cas, quelles que soient les sombres stratégies du pouvoir, Macron et son camp, la bourgeoisie, auront été de formidables accélérateurs de la fascisation en France, et amènent délibérément le pays vers la guerre et le désespoir.