
La Russie a dévoilé mercredi les membres de la délégation qui participera jeudi aux pourparlers sur le conflit en Ukraine sous l’égide de la Turquie. Le Kremlin n’a pas fait mention du président Vladimir Poutine, qui devrait donc être absent à Istanbul. Selon un représentant américain, Donald Trump ne fera pas non plus le déplacement.
Le Kremlin a dévoilé mercredi 14 mai les membres de la délégation qui se rendront à Istanbul jeudi pour des pourparlers directs avec les Ukrainiens, sans mention du nom de Vladimir Poutine qui avait été invité à s’y rendre par son homologue Volodymyr Zelensky.
La délégation russe sera menée par le conseiller présidentiel Vladimir Medinski, le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine et le vice-ministre de la Défense Alexandre Fomine, selon la liste publiée par le Kremlin.
Côté américain, le président Donald Trump sera également absent de ces pourparlers, selon un représentant américain. Donald Trump avait évoqué cette semaine l’hypothèse de se rendre à Istanbul si Vladimir Poutine participait en personne aux négociations de paix avec Kiev.
Ces derniers jours, Volodymyr Zelensky avait appelé Vladimir Poutine à se rendre "en personne" à ces discussions, annoncées par le maître du Kremlin et censées ouvrir un processus diplomatique pour trouver une issue à plus de trois ans d’offensive russe meurtrière en Ukraine.
Le président russe, apparu publiquement à plusieurs reprises depuis l’offre de Volodymyr Zelensky, avait gardé le silence sur le sujet. C’est en vain que le président brésilien Lula a appelé, lors d’une conversation téléphonique mercredi, son homologue russe à se rendre à Istanbul, selon la présidence brésilienne. (...)
C’est néanmoins la première fois que des représentants russes échangeraient directement avec des représentants ukrainiens sur l’issue du conflit depuis l’échec des discussions initiales tenues dans la foulée du déclenchement de l’offensive russe à grande échelle en février 2022. (...)
Pas de "paix dictée" par Moscou
La Russie et l’Ukraine campent sur des positions opposées. Vladimir Poutine réclame toujours que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et l’assurance de garder les régions ukrainiennes annexées par Moscou. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.
L’Ukraine veut, de son côté, des "garanties de sécurité" solides pour éviter toute nouvelle attaque de la Russie et que l’armée russe, qui contrôle environ 20 % de son territoire, s’en retire, malgré les appels de Moscou à accepter "les nouvelles réalités" du terrain.
Les Européens, alliés de l’Ukraine mais qui peinent à se faire entendre, ont menacé la Russie de sanctions "massives" si celle-ci n’acceptait pas un cessez-le-feu dans les prochains jours. En attendant, l’UE a approuvé mercredi un 17e paquet de mesures à son encontre. Dans ce contexte mouvant, le chancelier allemand Friedrich Merz a exhorté les autres États européens et les Américains à maintenir "la plus grande unité possible" et refuser une "paix dictée" par Moscou. (...)
Dans cette effervescence diplomatique, une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Otan, prévue de longue date, a lieu mercredi et jeudi à Antalya, en Turquie, pour évoquer la hausse des dépenses militaires des pays de l’Alliance atlantique.