
Aucun accord mondial contre la pollution plastique malgré dix jours de négociations enfiévrées. Les 185 pays réunis à Genève n’ont pas réussi à se mettre d’accord dans la nuit de jeudi 14 à vendredi 15 août sur un texte contraignant pour lutter contre une pollution plastique qui va en empirant sur la planète.
"Nous n’aurons pas de traité sur la pollution plastique ici à Genève", a résumé le représentant de la Norvège au cours d’une séance plénière au lever du jour vendredi.
Un peu plus tôt, l’Inde et l’Uruguay avaient souligné l’incapacité des négociateurs "à trouver un consensus".
(...) "L’Afrique du Sud est déçue qu’il n’ait pas été possible, au cours de cette session, de parvenir à un traité juridiquement contraignant et que les positions restent très éloignées les unes des autres", a déclaré par ailleurs le délégué sud-africain lors de la réunion de clôture des négociations. (...)
Présenté au milieu de la nuit de jeudi à vendredi, un nouveau texte de compromis comportait encore plus d’une centaine de points à clarifier après dix jours d’intenses négociations, mais les chefs de délégation réunis en session informelle n’ont pas réussi à se mettre d’accord.
L’avenir des négociations n’était pas clair dans l’immédiat.
L’Ouganda a demandé une nouvelle session de négociations à une date ultérieure et la Commissaire européenne à l’environnement, Jessika Roswall, a estimé que Genève avait permis d’établir "une bonne base" pour une reprise des pourparlers. (...)
Opposition des pays pétroliers
Le diplomate équatorien Luis Vayas Valdivieso, qui présidait déjà aux négociations lors de l’échec de la précédente séquence diplomatique à Busan en Corée du Sud fin 2024, devrait donner une brève conférence de presse, selon les services onusiens.
Sa méthode et le processus de négociations ont été sévèrement critiqués tout au long de la séquence diplomatique de Genève mais souvent de manière anonyme.
Théoriquement, la séquence de négociations CNI5-2, qui a débuté à Genève le 5 août, devait s’arrêter à minuit, heure locale (22 h GMT), le 14 août.
De profondes divisions demeurent entre les deux camps qui se sont affrontés sur le sujet.
Les "ambitieux", dont l’UE, le Canada, l’Australie, beaucoup de pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’îles, veulent nettoyer la planète du plastique qui commence à la gangréner et affecte la santé humaine, et surtout réduire la production mondiale de plastique.
En face, des pays essentiellement pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production d’hydrocarbures à la base de l’industrie plastique et toute interdiction de molécules ou d’additifs dangereux.