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Club de Mediapart/ elodie tuaillon_hibon Avocate au Barreau de Paris
Plus jamais « Plus jamais ça ! »
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #genocide
Article mis en ligne le 5 août 2025

Pourquoi sommes-nous condamnés à l’impuissance, condamnés à pleurer sans fin au son de « plus jamais ça » larmoyants et de jérémiades hypocrites ? Parce-que jamais nous n’arrachons le mal à la racine « hinc et nunc » (ici et maintenant)

Gorée ? « Plus jamais ça ! »

La Commune ? « Plus jamais ça ! »

Verdun ? « Plus jamais ça ! »

Gernika ? « Plus jamais ça ! »

Auschwitz ? « Plus jamais ça ! »

Hiroshima ? « Plus jamais ç a ! »

Vietnam ? « Plus jamais ça ! »

Soweto ? « Plus jamais ça ! »

Rwanda ? « Plus jamais ça ! »

Alep ? « Plus jamais ça ! »

….

Bien-sûr, nous aurons aussi le culot de crier « Gaza ? Plus jamais ça ! ».

C’est sûr. C’est certain.

Combien de fois ce que l’on appelle « l’Occident » se raconte-t-il toujours la même histoire du « plus jamais ça », comme lorsqu’on se redresse de la cuvette des WC après une énième cuite, en se jurant « Demain j’arrête » ? Combien de fois ferons-nous encore semblant d’y croire ? Combien de fois des dirigeant×es aux mains pleines de sang, des exploiteurs aux poches remplies de dollars, viendront-ils larmoyer à des tribunes de l’ONU ou lors de commémorations écœurantes d’un pathos de circonstance, prenant pied sur des tas de cadavres qu’ils auront contribué à créer ? S’appuyant nonchalamment sur des destructions et des désolations qui sont de leur fait ? Combien de fois allons-nous encore entendre – tolérer d’entendre – « plus jamais ça ! » de la bouche même du crocodile qui aura dévoré ses frères et ses sœurs ?

Jusqu’à quand les « religions », les « races » … vont-elles servir de prétexte à accepter qu’on massacre ici, qu’on éradique là-bas, pour couvrir de leurs voiles l’infâme guerre permanente du profit ?

Est-il besoin d’être « pro-ceci » ou « anti-cela » pour être révolté d’horreur et d’indignation devant un génocide, une extermination, un massacre (et encore, je dis « devant », mais le soin quasi-méticuleux que prennent la plupart de nos médias à nous éviter le flot d’images et d’informations que notre barbarie devrait normalement entraîner, suggère que nous ne sommes pas encore « devant ») ? Faut-il absolument se ressembler pour avoir droit à la dignité, faut-il prier le même dieu de la même manière pour avoir droit au respect de son intégrité ? Faut-il s’aplatir absolument devant le plus fort pour espérer respirer et ne pas mourir ? Le plus tragique dans cette histoire est que nous savons bien que non. (...)

Mais jamais les oppresseurs ne font crédit à leurs victimes de s’être soumises de guerre lasse, jamais on n’obtient ce qui ressemblerait à la paix en cédant. Nous femmes du monde entier le savons bien, nous contre qui la guerre est permanente, même en temps « de paix ».

Pourquoi sommes-nous condamnés à l’impuissance, condamnés à pleurer sans fin au son de « plus jamais ça » larmoyants et de jérémiades hypocrites ? (...)

Pourquoi perpétuons-nous cette impuissance et ces massacres, de génération en génération ? Parce-que nous sommes incapables de dénoncer les choses pour ce qu’elles sont, incapables de dénoncer un nœud essentiel de l’extermination de cette « humanité », qui chaque jour court un peu plus à sa perte. Ce nœud, c’est d’abord celui du commerce de la guerre, de l’institutionnalisation de la violence. On ne colonise personne avec des fleurs. On ne détruit personne avec des échanges cordiaux.

Pour coloniser, opprimer, détruire, accaparer…il faut des armes. Des bateaux, des tanks, des avions, des missiles, des radars, aujourd’hui, des drones, du nucléaire, des satellites, des virus espions et j’en passe. Cela rapporte de l’argent dans tous les sens. Cet argent renforce la domination des groupes qui le possèdent, chaque jour davantage. (...)

L’argent est là et il est drainé, littéralement, loin de tout ce qui pourrait être plus prolifique, moins destructeur. (...)

Notre santé est dans les canons à venir. Nos écoles sont des les blindés à venir. Nos retraites sont dans les satellites à venir. Tout est l’avenant ! Et à quoi, à quoi cela nous sert-il à nous braves gens, petites gens, qui tous les matins essayons de construire ce qu’on appelle « une vie », au prix de difficultés grandissantes ? A rien.

Cela ne sert qu’à détruire des vies de l’autre côté de la Méditerranée. A accaparer des terres, qui elles-mêmes serviront à implanter des usines, qui elles-mêmes utiliseront de l’eau et de l’air pour des giga-serveurs, qui elles-mêmes serviront à fabriquer des puces qui elles-mêmes viendront s’implémenter sur des canons français, des missiles français, des satellites français ! Cocorico ! « Le coq, le seul animal qui chante quand il a les deux pieds dans la merde » disait Coluche. (...)

Il n’y a qu’un moyen d’arrêter tout cela, que l’on veuille la fin des massacres là-bas ou la prévention des massacres ici ou tout cela en même temps.

Il faut rêver d’un autre monde et mettre ce rêve en action.

Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël 

Pétitions citoyennes ➡️ Assemblée Nationale : Demande de sanctions à l’encontre de l’État d’Israël et de ses dirigeants en raison de violations graves du droit international