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Mediapart
Plus de 1 200 migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger en trois jours
#Algerie #Niger #migrants #expulsions #immigration
Article mis en ligne le 25 avril 2025
dernière modification le 23 avril 2025

L’Algérie a expulsé vers le Niger 1 141 migrants samedi, puis 76 mardi. Tous sont désormais à Assamaka, la première ville nigérienne à une quinzaine de kilomètres de la frontière, selon l’organisation Alarme Phone Sahara. Pour l’ONG qui opère dans cette région depuis plusieurs années, "ce mois d’avril est particulier" car il est marqué par "un pic d’expulsions".

Si ce genre de refoulements se fait "sans calendrier précis" et de manière régulière, celle du samedi 19 avril étonne par son ampleur. Au moins 1 141 migrants ont été expulsés par l’Algérie vers le Niger, indique à InfoMigrants Azizou Chehou, coordinateur de la plateforme Alarme Phone Sahara (APS) au Niger. "Autant de personnes en une fois, c’est beaucoup par rapport aux autres opérations de ce type", estime-t-il.

Parmi les personnes refoulées, on compte 41 femmes et 12 enfants. Ces migrants sont originaires de 17 pays différents, notamment des ressortissants d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Mali, Niger, Bénin, Burkina Faso, etc), d’autres pays africains comme le Soudan ou l’Éthiopie ainsi que des pays d’Asie comme le Bangladesh. (...)

Abandonnés dans la zone dite du "Point Zero" - un lieu désertique en Algérie à quelques kilomètres de la frontière avec le Niger -, ils ont rejoint la ville d’Assamaka, à une quinzaine de kilomètres, samedi.

"Un pic d’expulsions"

Selon Alarme Phone Sahara qui opère dans cette région depuis plusieurs années, "ce mois d’avril est particulier" car il est marqué par "un pic d’expulsions". "Nous avons déjà recensé plus de 3 000 expulsions ce mois-ci donc actuellement, nous sommes à plus de 4 000 migrants refoulés depuis le début du mois d’avril", affirme Azizou Chehou.

Les dangers de ces opérations sont immenses. Les exilés sont généralement abandonnés, livrés à eux-mêmes en plein désert. Sans eau ni nourriture, ils doivent parcourir à pied pendant des heures le chemin vers Assamaka où se trouve le centre de transit de l’Organisation internationale des migrations (OIM), le bras de l’ONU qui assiste les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine. (...)

Plus de 30 000 expulsions en 2024 (...)

Ces opérations menées par l’Algérie sont fréquentes depuis plusieurs années mais elles ont pris une ampleur inédite. (...)