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France24/AFP
Photojournalisme : le Visa d’or attribué au Palestinien Mahmud Hams pour son travail à Gaza
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #photojournalisme
Article mis en ligne le 8 septembre 2024

Le prix le plus prestigieux du festival international de photojournalisme Visa pour l’image a été décerné samedi au photographe palestinien de l’AFP Mahmud Hams, pour son travail sur la guerre à Gaza.

Des images de destruction généralisée, des populations civiles bombardées de manière indiscriminée, avec un nombre sans précédent d’enfants tués... C’est pour un témoignage précieux sur le carnage de l’armée israélienne à Gaza que le photographe palestinien Mahmud Hams a reçu le Visa d’or News, samedi 7 septembre, lors du festival international de photojournalisme Visa pour l’image.

Le photographe de 44 ans, qui travaille à l’AFP depuis 2003 dans le territoire palestinien, a remercié le jury pour ce prix au cours d’un échange vidéo enregistré avec Jean-François Leroy, le directeur-fondateur de Visa pour l’image, et diffusé lors de la présentation du palmarès.

"J’espère que les photos que nous prenons disent au monde que cette guerre et les souffrances doivent prendre fin", a souligné Mahmud Hams, dans un communiqué de l’agence.

Compte tenu des délais d’obtention de visa, il n’a pu rejoindre Perpignan à temps pour recevoir en mains propres son prix mais il devrait venir en France dans les prochaines semaines, a précisé Stéphane Arnaud, adjoint à la rédaction en chef centrale de l’AFP pour la photo, qui l’a reçu en son nom. (...)

Les autres nommés pour le Visa d’Or News étaient Ziv Koren pour son travail sur l’attaque sans précédent lancée par le Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre, Corentin Fohlen pour son reportage en Haïti au coeur du "pouvoir des gangs" et John Moore pour son suivi de la guerre sans merci menée contre le narco-trafic en Equateur.

Avec sa famille, Mahmud Hams a quitté Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, en février 2024 et il travaille depuis pour l’AFP au Qatar.

"Mahmud et ses collègues, photographes et journalistes de l’AFP, dans la bande de Gaza, ont réalisé un travail extraordinaire à tous points de vue", a de son côté affirmé Éric Baradat, directeur adjoint de l’Information de l’AFP en charge de la photo. "Leur témoignage fera date et restera dans l’histoire", a-t-il ajouté. (...)

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 (France Bleu)
Visa pour l’image : le maire de Perpignan refuse de remettre le Visa d’Or à un photographe palestinien

Le 36e festival de photojournalisme Visa pour l’image s’ouvre cette année avec une controverse. Louis Aliot refuse de remettre le prix Visa d’Or de la Ville de Perpignan au photographe gazaoui Loay Ayyoub. Le maire RN lui reproche une position ambiguë vis-à-vis du Hamas. (...)

Le festival international de photojournalisme Visa pour l’image est lancé ce samedi 31 août à Perpignan mais dans une ambiance tendue. Ce matin, lors de l’inauguration, le maire Louis Aliot a annoncé qu’il ne remettrait pas le Visa d’or de la Ville de Perpignan-Rémi Ochlik 2024 au photoreporter gazaoui Loay Ayyoub.

"Je ne remettrai pas le prix cette année, ni moi, ni personne de la Ville" a-t-il fait savoir après avoir expliqué "être très mal à l’aise avec le traitement de cette guerre".

L’exposition de Loay Ayyoub, récompensée cette année du Visa d’or par le jury, retrace la crise humanitaire à Gaza pour le journal américain Washington Post.

Pendant cinq mois, d’octobre 2023 à février 2024, et son exil en Egypte, le photoreporter gazaoui a retranscrit en photos les conséquences des frappes israéliennes sur les civils. Une prise de position qui gêne visiblement la municipalité de Perpignan. (...)

Loay Ayyoub bloqué en Egypte

Après cette première polémique, nous apprenons également que Loay Ayyoub ne pourra pas se rendre à Perpignan pour recevoir son prix le 7 septembre.

Il est depuis février réfugié en Egypte, sans visa de résident permanent. Un statut qui complique les choses pour voyager en France. "Manifestement les autorités françaises n’ont rien fait pour qu’il soit là et ça, ce n’est pas normal. Il devrait être là quand même... même si je ne lui aurais pas remis le prix, je lui aurais expliqué pourquoi" a commenté Louis Aliot.

Le directeur de Visa pour l’image a tenu à clarifier la situation : "On pourrait le faire venir, mais il ne pourrait pas repartir en Egypte et, comme il est soutien de famille à Gaza, il a souhaité ne pas venir" a précisé Jean François Leroy à l’issue de l’inauguration ce samedi 31 août.

Le directeur du festival remettra donc symboliquement le Visa d’or à Olivier Laurent, le "photo editor" international du Washington Post.

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 (Times of Israël)
Le conflit Israël/Hamas au cœur de la 36e édition du festival Visa pour l’Image

Un immeuble gazaoui partant en fumée après une frappe israélienne : la photo géante trône sur le Palais des congrès de Perpignan dans le sud de la France, symbole de l’omniprésence du conflit dans l’édition 2024 de Visa pour l’Image, principal festival international de photojournalisme.

Le cliché, pris au soir du 7 octobre et de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, est signé du Palestinien Loay Ayyoub pour le Washington Post, récompensé d’un « Visa d’or de la ville de Perpignan » pour son travail à Gaza.

Le choix de ce photographe par un jury de directeurs photo a déplu au maire RN (Rassemblement national, parti d’extrême droite) Louis Aliot, qui a indiqué en ouverture de la manifestation refuser de remettre ce prix à un professionnel qu’il juge trop proche du Hamas et qui, selon lui, « parle d’actes de résistance » sur ses réseaux à propos des tirs de roquettes de l’organisation terroriste islamiste sur Israël. (...)

Le directeur historique de Visa, Jean-François Leroy, lui a répondu : « J’ai une liberté totale sur la ligne éditoriale de ce festival et je rappelle que le prix de la ville est décerné par un jury de directeurs de photos internationaux. Ils ont voté pour Loay Ayyoub, voilà. Moi je n’ai pas à interpréter les décisions de Monsieur Aliot. »

Relativisant et revendiquant des « choix éditoriaux », il ajoute : « Forcément si vous êtes photographe à Gaza, si vous voulez travailler, vous connaissez des gens du Hamas, ça ne veut pas dire que vous les soutenez. De la même manière que les photographes israéliens qui ont travaillé dans Gaza, ont des entrées dans l’armée israélienne, fin de l’histoire. » (...)

« En 36 éditions, on a quand même couvert beaucoup de conflits, les printemps arabes, l’ex-Yougoslavie, le Rwanda, la Tchétchénie, l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie, l’Ukraine, on n’a jamais eu des réactions épidermiques comme ça, jamais », souligne d’ailleurs le directeur-fondateur de Visa.

« Spirale infernale »

La manifestation a donc tout mis en œuvre pour être, dixit Leroy, « la plus neutre, la plus factuelle possible » dans son approche, notamment au cours d’une projection, prévue jeudi soir, du travail des photo-reporters dans toute la zone depuis le 7 octobre 2023, accompagnée d’un commentaire dont chaque mot sera « pesé au trébuchet ».

Après l’attaque, des photographes gazaouis avaient été accusés d’avoir été embarqués aux côtés du Hamas au moment des massacres commis en Israël. Les médias et agences de presse ayant acheté leurs clichés, dont l’Associated Press (AP), Reuters et CNN, avaient démenti avoir été informés des événements du 7 octobre.

Le reportage du groupe de veille pro-israélien Honest Reporting avait soulevé des questionnements au sujet de la relation entretenue par certains photographes avec le groupe terroriste qui est à la tête de la bande de Gaza.

En février, le ministère israélien des Affaires étrangères avait critiqué le comité d’un prestigieux prix américain pour avoir décerné un premier prix à un de ces photojournalistes palestiniens – Yousef Massoud – qui, selon lui, ne se cache pas d’entretenir des relations avec le Hamas et aurait été informé des projets d’attaque du Hamas, le 7 octobre. (...)

« Le plus grand défi auquel nous avons été confrontés dans ce conflit est le manque d’accès à Gaza. Aucun photographe international n’a été autorisé à entrer dans l’enclave », rappelle à l’AFP le directeur photo international du Washington Post, Olivier Laurent, qui s’est donc appuyé sur le travail « absolument exceptionnel » de Loay Ayyoub. (...)

Ils ont été plongés « dans une espèce de spirale infernale », dit Eric Baradat, directeur adjoint de l’information de l’AFP, car par rapport à « un envoyé spécial qui n’a à s’occuper que de lui et de son travail », les photographes de l’agence à Gaza « devaient gérer leurs familles, leur protection, l’approvisionnement en eau, en nourriture ».

L’un d’entre eux, Mahmoud Hams, est l’un des quatre nommés pour le « Visa d’or news », la récompense considérée comme la plus prestigieuse à Perpignan. (...)

Dans les nommés du Visa d’or News qui seront remis samedi, se trouve également le photographe israélien Ziv Koren qui, le 7 octobre, a capturé l’horreur des massacres commis par le Hamas puis documenté ces derniers mois la guerre à Gaza, y suivant les troupes de l’armée de son pays. (...)

Et enfin, pour compléter un panorama de regards sur une région embrasée, voulu comme le plus large et le « plus chiadé » possible selon Jean-François Leroy, Visa expose également le travail du photojournaliste russe Sergey Ponomarev pour le New York Times, qui a braqué son objectif sur la Cisjordanie, elle-aussi revenue au cœur des tensions ces dernières semaines. (...)