Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
UJFP : Union Juive Française pour la Paix
Perquisitions contre l’Union Juive Française pour la Paix – De l’antisémitisme qui vient
#UJFP #antisionisme #antisemitisme
Article mis en ligne le 20 octobre 2025
dernière modification le 17 octobre 2025

Persécuter des personnes juives parce qu’elles combattent un génocide, ça ne vous rappelle rien ?

Non. En tout cas, pas si vous êtes un acteur officiel de la lutte contre l’antisémitisme en France. L’annonce de la perquisition au domicile d’un membre de l’UJFP, pour un texte publié sur leur site et concernant les massacres en Palestine n’a déclenché aucune réaction particulière, pas plus que la fermeture de leur compte bancaire qui a précédé.

C’est normal : la propagande israélienne et la propagande française ont fabriqué une définition très particulière de l’antisémitisme qui a totalement détruit le travail de pédagogie sur la nature de l’antisémitisme européen. L’histoire de l’extermination des Juifs d’Europe et ses prémices a été dévoyée.

Jusqu’ici, l’antisémitisme était considéré comme le fait de s’en prendre à des Juifs parce que Juifs.

Naturellement, cela pouvait également concerner des sionistes ou des Israéliens. Par exemple, un rabbin qui se fait agresser en pleine rue, c’est antisémite, qu’il soit sioniste ou antisioniste.

Mais aujourd’hui la définition étatique et médiatique est à la fois plus restreinte et plus large. Plus large parce que toute prise de position contre l’État d’Israël est de l’antisémitisme. Il n’y a pas à nuancer : seuls ceux qui ne remettent en cause que le gouvernement actuel, et sans prononcer le mot génocide, sont exonérés de cette accusation.

Plus restreinte parce que l’antisémitisme ne serait plus que cela. Exit les principaux schémas antisémites européens, dont ceux qui permettent de frapper l’UJFP mais ont également permis la persécution d’État par le passé.

Quels sont-ils ?

Le Juif apatride : dans le temps génocidaire occidental contre les Palestiniens, le bon Juif est nationaliste. Doublement. Il doit prêter allégeance à Israël mais également au pays occidental dans lequel il vit. Le Juif non sioniste et critique de l’État — donc de la France — est considéré au mieux comme ne pouvant être victime d’antisémitisme, au pire comme faux Juif.

Ce dernier cas concerne tout particulièrement l’UJFP : très régulièrement, des fascistes ricanent en exigeant de leur part des « certificats de judaïté » sur les réseaux. Dans les procès, parmi tous les soutiens des Palestiniens présents, ils sont systématiquement la cible de moqueries et d’injures tels que « Juifs de service », et tout spécialement ceux qui portent la kippa. (...)

Le Juif immigrationniste :
Les camarades de l’UJFP sont attaqués parce qu’ils sont visiblement aux côtés de toutes les luttes de l’immigration musulmane. La Palestine, mais aussi les luttes pour les droits des réfugiés. Et ce, dans un Occident qui assume de nouveau la déportation massive des Autres comme projet de société.

Le Juif, ferment de l’affaiblissement de la nation.

Le Juif antisioniste est caricaturé comme faible et soumis aux musulmans. Dans le cadre de l’idéologie de la guerre des civilisations, il est désigné comme double traître à la nation : il affaiblit la colonie, Israël, et la métropole, en l’occurrence la France.

Sa seule existence est une menace pour l’Occident car il est également…

Le Juif complotiste et mondialiste.

La perquisition contre l’UJFP a été précédée de la fermeture de son compte bancaire, mesure inédite contre une organisation juive depuis la Seconde Guerre mondiale et liée à son soutien financier à des organisations humanitaires présentes en Palestine. (...)

C’est très loin de la réalité française ?

Seulement en apparence.
Un parti comme Reconquête tient ouvertement des thèses négationnistes sur Vichy et Pétain, qui aurait sauvé des Juifs.

À l’intérieur du mouvement de solidarité avec la Palestine, où se côtoient de nombreuses organisations de gauche et d’extrême gauche, l’UJFP est ciblée par une répression spécifique depuis le début du génocide.

Ce n’est pas étonnant : l’antisémitisme et l’islamophobie s’alimentent mutuellement.

La loi « Séparatisme » était quasi explicitement fondée sur les thèses maurrassiennes élaborées pour les Juifs au départ. Les références de Darmanin à la politique antisémite napoléonienne annonçaient la suite. Tout comme le fait de définir l’antisémitisme de manière étatique et totalement autoritaire.

La suite est une forme d’antisémitisme d’État. (...)