
Guillaume Kasbarian va remettre sur le marché de la location près de 140 000 passoires thermiques grâce à un nouveau calcul du diagnostic de performance énergétique. Mais surtout grâce à des arguments fournis par le lobby de l’immobilier.
A peine installé dans ses nouvelles fonctions, Guillaume Kasbarian, qui a annoncé lundi 12 février sur RTL vouloir « redonner confiance aux propriétaires », a donné un sens très concret au « choc de simplification » promis dans le secteur par Emmanuel Macron. « Cette semaine, nous lançons un arrêté pour sortir 140 000 logements F et G » – des passoires thermiques – de l’interdiction de location, a-t-il expliqué. (...)
un très opportun coup de baguette magique pour remettre 140 000 passoires thermiques sur le marché, en s’appuyant, comme l’a découvert Mediapart, sur un argumentaire fourni par le lobby des professionnels de l’immobilier. (...)
Depuis le 1er janvier 2023, les logements G+ (les pires passoires) sont déjà interdits à la location. Au 1er janvier 2025, plus aucun logement en G ne pourra être loué, un nombre bien plus substantiel puisque les « G » représentent près de 7 % des habitations (...)
La Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) alerte depuis des mois sur « un risque d’hémorragie du parc locatif privé » à cause de ces contraintes
Un calcul sans base scientifique (...)
Quelques mois plus tard et à la faveur d’un remaniement qui a mis à la tête du ministère du logement un défenseur résolu des propriétaires, le gouvernement a donc manifestement « réévalué » et « reconsidéré » les chiffres. (...)
Trois jours après nous avoir promis de nous fournir des données techniques sur le sujet, le cabinet de Christophe Béchu nous a finalement transmis une note qui reprend presque mot pour mot l’argumentaire élaboré par la FNAIM. Un point que n’a pas contesté le cabinet. (...)
140 000 passoires thermiques vont sortir du calendrier d’obligation de rénovation, et leurs locataires vont continuer de grelotter l’hiver et cuire l’été. (...)
On rappellera aussi qu’à Paris, à Lyon ou à Marseille, 60 % des logements en location appartiennent à des propriétaires qui possèdent au moins cinq biens immobiliers.
Et ont donc, pour beaucoup, tout à fait les moyens de payer une isolation de leurs logements en location.