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Ligue des Droits de l’Homme/Tribune de Patrick Baudouin, président de la LDH
Palestine : une paix possible ou un conflit sans fin ?"
#Israel #Palestine
Article mis en ligne le 24 octobre 2023

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies approuve le plan de partage de la Palestine, alors sous mandat britannique, en prévoyant la création d’un Etat juif – sur 60% des territoires – et d’un Etat arabe, avec placement de la ville de Jérusalem et de sa proche banlieue sous contrôle international. La création de l’Etat d’Israël est proclamée le 14 mai 1948 et dès le lendemain les pays arabes voisins lui déclarent la guerre, qui s’achève par une victoire israélienne le 30 mars 1949, non sans un exode massif d’arabes palestiniens. Depuis lors, et surtout depuis la guerre des Six Jours de juin 1967, ce n’est qu’une succession de conflits, entrecoupés de périodes d’accalmie relative.

(...) La colonisation systématisée de la Cisjordanie et de Jérusalem Est a permis aux colons de s’approprier terres et habitations des Palestiniens. Le lot réservé aux colonisés est fait d’arrestations arbitraires massives, de transfert forcé de populations, d’accaparement de ressources naturelles, de restrictions à la liberté de circulation et aux autres libertés fondamentales, de pratiques avérées de tortures, de punitions collectives. Ces violations des droits et toutes sortes de discriminations touchent également la population civile à l’intérieur même de l’Etat d’Israël surtout depuis le vote en juillet 2018 de la loi fondamentale proclamant celui-ci « Etat nation du peuple juif » et considérant « le développement de la colonisation juive comme un objectif national ». (...)

La politique désastreuse menée par l’actuel gouvernement extrémiste Netanyahou, développant la colonisation et accroissant la répression, n’a fait qu’aviver les tensions et mener Israël au bord du gouffre. L’erreur a également été commise de contribuer à l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne, en renforçant de ce fait le pouvoir du Hamas laissé maître du jeu sur son territoire de Gaza. La communauté internationale a préféré s’accommoder d’un statu quo illusoire, et même se féliciter d’un rapprochement d’Israël avec certains pays du monde arabe sans prise en compte des Palestiniens abandonnés à leur sort. Le réveil ne pouvait être que douloureux. (...)

Face à cette catastrophe, tout doit d’abord être mis en œuvre pour obtenir l’application du droit humanitaire international, et donc exiger la libération immédiate de tous les otages détenus par le Hamas, un cessez-le-feu immédiat avec la fin des bombardements et du déplacement forcé de la population, la protection de tous les civils, la mise en place d’un corridor humanitaire largement ouvert au passage de tous les produits de première nécessité, et la levée du blocus.

La LDH en appelle à la communauté internationale, à l’Organisation des nations unies (ONU), au Conseil de l’Europe, à l’Union européenne et à la France pour faire pression en ce sens auprès des parties concernées.

Cependant, parce que chaque vie compte, et que la sécurité ne sera jamais assurée par la vengeance et la haine, cet objectif impérieux de cessation des hostilités n’est pas exclusif de la recherche, sans plus attendre, d’une paix qui ne se construira que dans le respect du droit (...)

Le désespoir doit céder la place à l’espérance : du pire d’aujourd’hui peut surgir le meilleur de demain.