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Ouganda : les ravages de l’impérialisme français
#Ouganda #TotalEnergies #oleoduc #resistances #repression
Article mis en ligne le 1er octobre 2024
dernière modification le 27 septembre 2024

TotalEnergie avait signé un accord en 2022 avec l’Ouganda, la Tanzanie et une compagnie chinoise, Cnooc, pour un projet d’infrastructure et d’extraction des ressources qui comprenait la construction d’un oléoduc et le forage de 419 puits pétroliers, dont un tiers seraient au beau milieu du parc national de Murchison Falls.

Un réservoir écologique menacé de mort

Ce parc est en fait la plus grande aire naturelle protégée d’Ouganda et est une réserve exceptionnelle de biodiversité, abritant 144 espèces de mammifères, 556 espèces d’oiseaux, 51 espèces de reptiles, 51 espèces d’amphibiens et 755 espèces de plantes. Depuis le début des forages il y a plus d’un an, les conséquences sont déjà désastreuses, comme le souligne un rapport publié en septembre par l’association ougandaise Afiego et les Amis de la terre France. La faune est très impactée par toutes les infrastructures, en particulier les plateformes pétrolières dont deux sont situés à moins d’un kilomètre du lac Albert, une des plus grandes réserves de poissons et d’oiseaux d’Ouganda, vitale à l’économie locale de la pêche, bordé par plusieurs zones humides également impactées. De plus, les tours de forage émettent de la lumière visible sur de grandes distances, ce qui perturbe la faune nocturne, notamment les grands prédateurs.

Ce projet provoque des répercussions néfastes au-delà des limites du parc. (...)

L’opposition au projet se fait sentir

Des représentants de ces communautés impactées ainsi que des militants écologistes se mobilisent depuis plusieurs mois pour l’arrêt du projet, malgré une répression féroce qui a conduit à l’incarcération de dizaines de personnes lors de manifestations, dont quatre étudiants arrêtés le 15 septembre dernier qui risquent un an d’emprisonnement. En juin dernier, un activiste avait été arrêté par des milices à la solde du pouvoir, enfermé et frappé pendant plusieurs jours. Des méthodes d’intimidation malheureusement fréquentes dans ce pays dirigé d’une main de fer par le président Museveni, au pouvoir depuis 1986.

Un projet pleinement soutenu par l’État français (...)