
Les députés français ont adopté, dans la nuit de mardi à mercredi, la révision constitutionnelle qui vise à élargir le corps électoral propre au scrutin provincial de Nouvelle-Calédonie. Cet élargissement voulu par le gouvernement est vivement contesté par les indépendantistes qui ont provoqué des émeutes pour la deuxième nuit consécutive. Une personne a été tuée par balle.
Le territoire français du Pacifique Sud connaît ses plus graves violences depuis les années 1980. Des émeutes se sont poursuivies pour la deuxième nuit consécutive en Nouvelle-Calédonie, du 14 au 15 mai, donnant lieu à de nombreuses interpellations, alors que l’Assemblée nationale a adopté la révision constitutionnelle réformant le corps électoral tant décriée par les indépendantistes.
Le Haut-commissariat de la République a annoncé, mercredi 15 mai, plus de 130 interpellations durant ces émeutes. "Plusieurs dizaines d’émeutiers ont été placés en garde à vue et seront présentés à la justice", a précisé le Haut-commissariat dans un nouveau point de situation. Une personne a été tuée par balle lors des émeutes, a-t-il annoncé quelques heures plus tard. "Pas d’un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu’un qui a certainement voulu se défendre".Le territoire français du Pacifique Sud connaît ses plus graves violences depuis les années 1980. Des émeutes se sont poursuivies pour la deuxième nuit consécutive en Nouvelle-Calédonie, du 14 au 15 mai, donnant lieu à de nombreuses interpellations, alors que l’Assemblée nationale a adopté la révision constitutionnelle réformant le corps électoral tant décriée par les indépendantistes.
Le Haut-commissariat de la République a annoncé, mercredi 15 mai, plus de 130 interpellations durant ces émeutes. "Plusieurs dizaines d’émeutiers ont été placés en garde à vue et seront présentés à la justice", a précisé le Haut-commissariat dans un nouveau point de situation. Une personne a été tuée par balle lors des émeutes, a-t-il annoncé quelques heures plus tard. "Pas d’un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu’un qui a certainement voulu se défendre". (...)
Alors que de "graves troubles à l’ordre public sont toujours en cours", selon le communiqué qui fait état de "nombreux incendies et pillages de commerces, d’infrastructures et d’établissements publics, dont plusieurs écoles et collèges", les députés à Paris ont adopté, après les sénateurs, le texte du gouvernement par 351 voix contre 153. La réforme devra encore réunir les trois cinquièmes des voix des parlementaires réunis en Congrès à Versailles. (...)
Dans un courrier adressé mercredi aux représentants calédoniens condamnant des violences "indigne(s)" et appelant au "calme", le président Emmanuel Macron a précisé que le Congrès se réunirait "avant la fin juin", à moins qu’indépendantistes et loyalistes ne se mettent d’accord d’ici là sur un texte plus global.
Le projet de loi constitutionnelle vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales dans l’archipel. Les partisans de l’indépendance jugent que ce dégel risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak".
Écoles et aéroport fermés (...)
Dans l’agglomération de Nouméa, le couvre-feu décrété par le Haut-commissaire de la République est entré en vigueur mardi à 18 h locales (9 h à Paris). Mais à la tombée de la nuit mardi, les actes de vandalisme avaient repris de plus belle. Plusieurs infrastructures publiques de la capitale ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l’AFP. Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l’ordre, sillonnaient la ville.
Mercredi matin, les pénuries alimentaires, faute d’approvisionnement des commerces, étaient criantes, engendrant de très longues files d’attente devant les magasins. Certains à Nouméa étaient pris d’assaut, d’autres étaient quasiment vides, n’ayant plus de pain ni de riz à vendre, a constaté le correspondant de l’AFP.
Dans les quartiers, la débrouille s’organise. "Nous voulons éviter de nous faire déborder, nous faisons de la prévention", a expliqué à l’AFP David, un habitant du quartier de Ouemo. "Nous nous sommes organisés spontanément. Hier en fin de journée, des gens ont essayé de faire entrer quatre barils d’ essence. Nous filtrons la circulation la journée", dit-il alors que certains habitants se sont "armés" de clubs de golf ou de cannes de croquet.
À Tuband, un autre quartier de Nouméa, des habitants patrouillaient armés de bâtons ou de battes de base-ball, encagoulés pour certains. (...)
Des renforts policiers en cours d’acheminement (...)
Le président de l’Union calédonienne (indépendantiste) Daniel Goa a demandé à la jeunesse de "rentrer chez elle" et condamné pillages et exactions. "Les troubles de ces 24 dernières heures révèlent la détermination de nos jeunes de ne plus se laisser faire par la France", a-t-il toutefois commenté.
La principale figure du camp non-indépendantiste, l’ex-secrétaire d’État Sonia Backès, a, elle, dénoncé le racisme anti-blancs de manifestants qui ont incendié la maison de son père, septuagénaire, exfiltré par le GIGN.
Les premières altercations entre manifestants et forces de l’ordre avaient commencé dans la journée de lundi, en marge d’une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle.
Dans la crainte d’un enlisement, des éléments du GIGN, du RAID (son équivalent pour la police), quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux sections de la CRS 8, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, ont été mobilisés. (...)