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"Nous y arriverons" : en Allemagne, l’intégration des réfugiés progresse dans une société polarisée
#Allemagne #migrants #immigration #extremedroite
Article mis en ligne le 8 septembre 2025
dernière modification le 5 septembre 2025

Le 4 septembre 2015, dans un discours devenu historique, la chancelière Angela Merkel décidait de ne pas fermer la frontière entre l’Autriche et l’Allemagne. Près d’un million de migrants arriveront cette année-là. Dix ans plus tard, quel bilan tirer de cette vague migratoire sans précédent ?

"Lorsque je me réveillais, ce matin-là, je ne me doutais pas encore que ce vendredi 4 septembre 2015 allait entrer dans l’histoire européenne", écrit Angela Merkel dans ses mémoires. Dix ans après, l’ex-chancelière défend sa décision humanitaire, mais ni en Allemagne, ni en Europe, on n’a fêté ce que d’aucuns ont appelé "the summer of migration" ("l’été des migrations" en français). En Allemagne, dans de nombreux pays voisins et au niveau européen, une politique plus dure est à l’ordre du jour. L’extrême droite hostile aux migrants remporte un peu partout des succès.

Pour ces forces, la politique menée par Angela Merkel constitue un chiffon rouge. En Allemagne, l’ex-chancelière a focalisé l’hostilité, voire la haine de l’AfD, le parti d’extrême-droite, qui séduit aujourd’hui un quart des électeurs dans les sondages. Les deux tiers des Allemands considèrent aujourd’hui qu’Angela Merkel est responsable par sa politique migratoire de cette montée en puissance de l’extrême droite.

Pourtant, rapidement après 2015, Berlin a "corrigé le tir" pour éviter d’avoir à affronter une vague migratoire qui a suscité des problèmes logistiques, financiers et d’intégration énormes. Le gouvernement Merkel a pris, jusqu’au départ du pouvoir de la chancelière, diverses mesures pour réduire les flux migratoires. Une politique poursuivie par le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz après 2021.

Mais un vent mauvais souffle sur l’Allemagne et l’AfD impose son verbatim. Les autres partis réagissent, à commencer par les chrétiens-démocrates, qui, comme d’autres forces conservatrices en Europe, ont durci leurs positions, pensant par là affaiblir leur concurrence xénophobe sur leur aile droite. (...)

"Avec la montée de l’extrême droite, je suis inquiet pour l’avenir"

Certains migrants arrivés en 2015 disposent d’emplois qualifiés : on estime ainsi à 5 000 le nombre de médecins syriens en Allemagne. Mais beaucoup occupent des emplois peu qualifiés dans la logistique, les transports, le nettoyage, le bâtiment ou la gastronomie. "Quand on regarde quels métiers ces exilés exercent, il ne s’agit pas de ceux dont on rêve, et souvent, ils ne correspondent pas à leurs qualifications. Ces emplois sont généralement mal payés", analyse le sociologue Jonas Wiedner. (...)

Malgré le recul sensible de la culture de bienvenue, la célèbre "Willkommenskultur", un récent sondage montrait que 98% des réfugiés arrivés entre 2013 et 2019 veulent obtenir la nationalité allemande.

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