Cinq ans après l’incendie de Notre-Dame, Emmanuel Macron met un point d’orgue à la faire reconstruire avant la fin de l’année. Nous avons enquêté sur l’inquiétante pollution au plomb sur le chantier, ignorée voire cachée par les pouvoirs publics.
(...) La cathédrale devrait ainsi rouvrir au public le 8 décembre prochain.
Concernant la pollution au plomb, qui a fait suite à l’incendie et qui pourrait s’aggraver avec la nouvelle toiture (également en plomb !), les informations restent parcellaires. Selon Philippe Jost, cité par Public Sénat, seule une dizaine de kilogrammes de plomb seraient emportés chaque année par les eaux de pluie.
Mais quand on sait que ce métal est neurotoxique et cancérigène, et qu’il n’y a pas de seuil de toxicité, ces quantités semblent conséquentes. D’autant que selon la sénatrice Monique de Marco, s’appuyant sur un rapport du Haut Conseil de la santé publique, ces quantités de plomb s’élèveraient plutôt à 21 kg par an ! (...)
Aujourd’hui comme il y a cinq ans, l’accès aux informations sur les effets sanitaires de la pollution au plomb reste compliqué. Et l’étendue de la catastrophe probablement sous-estimée comme le documente le grand format Notre-Dame du plomb. (...)
Des travailleurs et riverains, adultes et enfants – dont certains contaminés par le plomb de la cathédrale – se battent depuis cinq ans contre ce silence. Réunis au sein du collectif Plomb Notre-Dame, ils appellent à un rassemblement ce lundi 15 avril 2024 à 18h sur le parvis de la cathédrale. (...)
Ils rappelleront à cette occasion le mépris du principe de précaution qui, s’il avait été appliqué, aurait imposé un confinement de l’édifice et sa décontamination, ainsi que le choix d’un autre matériau que le plomb pour la reconstruction. Évidemment, tout cela aurait empêché de tenir les délais auxquels tient tant le président.