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Mediapart
Nathalie Quintane, l’acuité par le bas
#extremedroite #fascisme
Article mis en ligne le 15 novembre 2025
dernière modification le 5 novembre 2025

Dans « Soixante-dix fantômes », son nouveau livre, l’écrivaine rassemble une série de « choses vues » qui sont autant de surgissements d’un moment, d’un geste ou d’un détail fasciste. Mais ces textes ne visent pas à documenter le réel : il s’agit surtout de le faire basculer

Soixante-dix fantômes, sous-titré (choses vues), se présente comme une série de courts textes serrés sur une année, de l’été 2024 à l’été 2025, chacun attrapant un mot, une situation, un frisson qui jaillissent dans la banalité du quotidien.

Dans un entretien accordé à Mediapart, Nathalie Quintane explique : « L’idée est de prendre les choses par le bas, de développer une forme d’acuité par rapport aux signes potentiels du fascisme, qui ne sont pas encore tout à fait avérés, pas encore vraiment sûrs, quoique un peu plus certains qu’à l’époque de Tomates, évidemment. Il s’est agi de développer cette acuité, dans la vie quotidienne de quelqu’un qui est toujours au même poste : dans une petite ville de province, fonctionnaire de l’État, classe moyenne ; j’écris depuis cette position-là. » (...)

Dans Soixante-dix fantômes, elle s’interroge sur le type d’horreur que nous vivons : « Je préférerais que ce soit une époque Poe (l’horreur pensée) », mais nous sommes plutôt dans une époque à la Lovecraft, l’écrivain de science-fiction « qui te dit que c’est indescriptible, sans nom, innommable, tout en te balançant du visqueux, du glaireux, du poisseux, du poussiéreux et du poreux ». Et donc les ressources de l’essai, de l’analyse, si elles sont indispensables, ne suffisent pas : avec la littérature, Quintane veut sortir du « répertoire à idées » pour aller chercher autre chose, autre chose qui permette de qualifier cet inqualifiable. (...)