
Vitaliy est un jeune militant révolutionnaire ukrainien. La guerre le 24 février l’a surpris à Kherson. Là, il a vécu l’agression russe au plus près. Pour avoir refusé un passeport russe, négation de son identité ukrainienne, il a été déporté dans le centre de la Russie, où il vit dans le dénuement le plus complet, vendant sa force de travail pour une misère, dans l’angoisse constante d’un danger qui le menace.
Cette interview a pris du temps. Des moyens de communication sécurisés ne favorisent la rapidité des échanges. Vitaliy, qui souffre de problèmes de santé, est souvent épuisé par ses interminables journées de travail. Dans cet entretien, il nous parle de sa vie quotidienne, de la société russe à l’heure de l’« opération militaire spéciale », et de ses espoirs. En dépit de sa situation dramatique, Vitaliy n’a pas perdu sa fougue militante et son esprit combattif. Avec ses camarades, il participe à un sabotage d’installations militaires russes et dans l’entreprise où il travaille, il organise une grève pour augmenter les salaires. Alors nous avions commencé à échanger depuis quelques jours, il apprenait que son père avait été lâchement assassiné par des soldats russes. Ce dramatique évènement le déprima profondément et a ralenti le rythme de ses réponses aux questions que je lui posais. Son témoignage est douloureux. Pour Vitaliy « il est déjà minuit dans ce siècle ».
Patrick Le Tréhondat
Peux-tu nous raconter ce qui s’est passé pour toi depuis le 24 février 2022 ? (...)