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Manche : coup de filet contre un réseau de passeurs irako-kurdes en Allemagne
#Manche #migrants #immigration #naufrages #passeurs #Allemagne
Article mis en ligne le 7 décembre 2024
dernière modification le 6 décembre 2024

Une opération d’ampleur basée sur des interpellations et perquisitions a visé un réseau de passeurs implanté dans deux régions allemandes voisines de la France, mercredi 4 décembre. Un coup de filet qui démontre, une nouvelle fois, à quel point l’Allemagne constitue la base arrière du trafic de canots pneumatiques pour organiser le passage dans la Manche.

Si l’on ne connaît pas encore le nombre d’arrestations ni la quantité de matériel saisi, le ministère français de l’Intérieur a précisé à l’AFP que le réseau en question était suspecté d’avoir acheminé "au moins 300 bateaux" destiné à des traversées de la Manche. Des interpellations et perquisitions ont été réalisées "dans des domiciles et des lieux de stockage en Allemagne", a indiqué le ministère. (...)

L’Allemagne, base arrière du trafic dans la Manche

Dans un tweet publié le 4 décembre, la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser s’est félicitée des arrestations visant des "gangs qui recourent à la menace et à la violence pour parquer des êtres humains dans des canots pneumatiques". Elle affirme également que son pays "continuera à prendre des mesures sévères" à leur encontre.

L’Allemagne demeure l’une des bases arrière du trafic de canots gonflables destinés aux traversées de la Manche. Les trafiquants utilisent surtout des "go-fasts" de matériel nautique venus tout droit d’Allemagne - un terme emprunté au trafic de stupéfiants, qui désigne une méthode de transport par véhicules roulant à grande vitesse pour éviter les contrôles de police.

"Ce n’est pas nouveau mais ça s’est généralisé au détriment de l’enfouissement, qu’on ne voit quasiment plus sur les plages", expliquait Mathilde Potel, commissaire adjointe en charge de l’état-major zonal de la lutte contre l’immigration irrégulière dans le nord, auprès de France 24 en novembre. Selon elle, "on intercepte ce type de véhicules tous les jours" dans le nord. (...)

Des petites mains recrutées dans le milieu socio-culturel irako-kurde

Ces opérations qui se succèdent face au trafic dans la Manche aboutissent ensuite à des procès. Le 5 novembre, 18 membres d’un réseau de passeurs soupçonnés d’avoir organisé pas moins de 10 000 passages dans le détroit entre 2020 et 2022 ont été condamnés par le tribunal de Lille à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison. Les prévenus étaient là encore principalement irako-kurdes.

Sur toutes les affaires de passeurs traitées par la juridiction de Saint-Omer, la majorité des profils de petits passeurs sont ainsi "des hommes entre 30 et 40 ans" venant d’Allemagne "dans 95% des cas", expliquait en janvier à Infomigrants le procureur Mehdi Benbouzid. (...) (...) (...)