
Entre les boutiques, les musées, les hôtels et les bureaux, le géant du luxe étend son emprise dans toute la capitale, notamment dans les secteurs les plus prestigieux. En tout 206 adresses, et des quartiers très largement occupés par le groupe.
Bernard Arnault est connu comme un magnat du luxe ; il pourrait l’être tout autant pour son appétit dévorant en termes d’immobilier. Si cela est vrai en Europe, aux États-Unis ou encore en Asie, le patron a une préférence pour les beaux bâtiments de Paris. Qu’il loue ou qu’il achète, le groupe LVMH joue au Monopoly dans les rues de la capitale et ne cesse de s’accroître, écrasant ses concurrents – et l’architecture parisienne – au passage.
Afin de se rendre compte de l’implantation réelle du groupe dans la capitale, il fallait la quantifier, puis la cartographier. C’est chose faite. Dans la lignée d’une précédente tentative de Politis, Mediapart a répertorié les implantations de LVMH ou de ses 75 marques dans la ville. Ces 244 implantations, qu’il s’agisse d’achats ou de locations, d’occupation d’un seul étage ou de tout un immeuble, se répartissent sur 206 adresses. Plusieurs sièges sociaux sont en effet situés à la même adresse, et il arrive régulièrement qu’une boutique soit installée au rez-de-chaussée et que des bureaux du groupe soient présents juste au-dessus. (...)
Plus de 206 adresses
Bien qu’important, le chiffre de 206 adresses auquel Mediapart a abouti est loin de dire toute la réalité de l’implantation de LVMH dans la ville. D’abord, les lots immobiliers s’étendant sur plusieurs adresses n’ont été comptabilisés qu’une fois. C’est par exemple le cas du futur magasin géant de Louis Vuitton qui s’étalera du 103 au 111 de l’avenue des Champs-Élysées. La même logique a été appliquée à plusieurs autres lots, comme l’immeuble du 24 au 32 de la rue Jean-Goujon (VIIIe arrondissement), où sont présents nombre de bureaux et de sièges sociaux du groupe. (...)
Notre recensement ne prend pas en compte les adresses que le groupe possède mais qu’il loue à d’autres, auxquelles Mediapart n’a pas eu accès. Parmi elles, certaines sont pour le moins prestigieuses, comme le 7 rue de la Paix dans le IIe arrondissement , entre la colonne de la place Vendôme et l’opéra Garnier. (...)
Enfin, puisque Mediapart s’est concentré sur le groupe LVMH et non sur la famille Arnault (bien que les deux entités se confondent régulièrement), le choix a été fait de ne pas faire figurer dans nos enquêtes les possessions privées du clan. Le sujet ne manque pourtant pas d’intérêt. (...)