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Libye : arrestation de l’ex-chef de la police, Osama Najim, recherché pour crimes de guerre
#Libye #CPI #migrants #exiles #immigration #crimesdeguerre
Article mis en ligne le 7 novembre 2025

Recherché par la Cour pénale internationale (CPI), et considéré comme un tortionnaire de migrants, l’ancien chef de la police judiciaire à Tripoli, Osama Najim, a été placé en détention, a indiqué le 5 novembre le ministère public libyen. Il est notamment accusé de crimes de guerre et d’actes de torture à l’encontre de prisonniers - et de migrants. L’homme avait été arrêté à Turin en Italie puis relâché pour vice de procédure par les autorités italiennes au mois de janvier. Il avait alors rejoint immédiatement la Libye.

Dans un communiqué, le parquet a précisé avoir rassemblé des informations sur des "violations des droits des détenus de l’établissement pénitentiaire principal de Tripoli, Mitiga, qui ont signalé au parquet avoir été victimes de tortures et de traitements cruels et dégradants". (...)

"Certains d’entre nous ont subi des tortures dans le camp de Mitiga, ont vu des hommes innocents mourir sous nos yeux et des femmes violées", avait écrit à l’époque l’organisation Refugees in Libya - qui documente les exactions dont sont victimes les exilés dans ce pays d’Afrique du nord. (...)

Les violations des droits des migrants en Libye ont été largement documentées ces dernières années par les associations ou les journalistes. La rédaction d’InfoMigrants a recueilli de nombreux témoignages d’exilés racontant les sévices subis, les privations de nourriture, la promiscuité, le travail forcé ou encore les extorsions dans les prisons du pays, dirigées par le Département de lutte contre l’immigration illégale (DCIM), comme celle de Mitiga.

Depuis la chute et la mort du dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye peine à se stabiliser et deux gouvernements rivaux s’y disputent le pouvoir : dans l’Ouest, celui d’Abdelhamid Dbeibah, internationalement reconnu, et à l’Est un exécutif parallèle soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.

La Libye n’est pas membre du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI. Mais mi-mai, le Gouvernement d’unité nationale basé à Tripoli a transmis à la Cour une déclaration officielle acceptant "la juridiction de la CPI" sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis depuis 2011, en cours et jusqu’à fin 2027.