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club de Mediapart/ Semcheddine Professeur de Thermodynamique à l’Ecole Polytechnique Alger
Les bonnes causes de Robert Badinter : Ambivalence et amnésie
#Badinter #peindedemort #Algerie #Miterrand #Palestine
Article mis en ligne le 18 février 2024
dernière modification le 17 février 2024

Résumé

Monsieur Robert Badinter est mort . Paix à son âme ! Nous allons décrire son itinéraire qui l’a vu défendre différentes causes. Pour les faiseurs d’opinion en France, son nom reste lié à l’abolition de la peine de mort : Le 17 septembre 1981, il se lance dans véritable réquisitoire. La loi est promulguée le 9 octobre 1981.le 19 février 2007, l’abolition est inscrite dans la Constitution.

Nous décrirons comment est venu cette loi voulu par le président Mitterrand qui affirme sa répulsion 25 ans après avoir envoyé à la mort 45 patriotes résistants de la Révolution algérienne. Nous donnerons aussi quelques omissions dans son plaidoyer décrivant l’histoire de la guillotine, pas un mot sur les suppliciés en Algérie . Monsieur Badinter nous dit « l’Usage de la guillotine n’est "ni plus ni moins couper un homme vivant en deux . » Où était il , avec son humanisme tardif, quand monsieur Mitterrand n’avait aucune pitié pour les 47 suppliciés, alors que des collègues à lui ont mis leur carrirèe en péril en plaidant pour la cause de l’indépendance du peuple Algérie. l’engagement de monsieur Badinter est celui de différentes causes liées pour notamment à celle de sa communauté contrairement à la vingtaine d’avocats français et d’avocate (Gisèle Halimi) qui ont aidé la bonne cause de la liberté

Qui est Robert Badinter en quelques dates (...)

(...) Comme l’avait étudié l’historien Jean-Luc Einaudi, Mitterrand se montre intraitable face à la demande de grâce de nombreux condamnés à mort « Ce souvenir était odieux et il évitait d’en parler », confie aujourd’hui Robert Badinter Quelques grandes figures intellectuelles, tels Albert Camus, Germaine Tillion, Louis Massignon, René Capitant, Hubert Beuve-Méry, alertent l’opinion mais ne furent jamais entendues par Mitterrand, intransigeant, prisonnier de ses calculs politiques et de l’aveuglement du pouvoir. A l’image de cette gauche archaïque, l’ensemble du personnel politique reste insensible aux causes de la révolution algérienne. (...)

La guillotine en Algérie : La justice absente, la haine présente

On guillotine sans justice mais aussi pour l’exemple , mais le plus souvent avec la haine des indigènes (...)

« Pour les bourreaux d’Alger, commencent alors les cadences infernales, avec les exécutions multiples qui se poursuivent jusqu’en 1958. Dans ses mémoires, le bourreau Fernand Meyssonnier rapporte « Dans l’histoire, c’est assez rare [...] En Algérie, entre 1956 et 1958, il y a eu seize exécutions doubles, quinze triples, huit quadruples et une quintuple. Oui, pendant le FLN c’était à la chaîne [...] Pour arriver à de telles hécatombes, il faut des époques politiques troubles comme la Terreur pendant la Révolution, l’Occupation où il y a eu neuf exécutés d’un coup le 1er mai 1944, et... les "événements" d’Algérie » . Au total, entre 1956 et 1962 pour environ 1 500 condamnations prononcées, 222 Algériens ont été officiellement exécutés pendant la guerre d’Algérie. 142 l’ont été sous la IVe République : 45 pendant que François Mitterrand était garde des Sceaux, soit une exécution tous les 10 jours en moyenne . La plus forte fréquence revient au Gouvernement Maurice Bourgès-Maunoury, qui a commis 29 exécutions en trois mois (soit une tous les trois jours). 80 exécutions ont eu lieu sous de Gaulle (soit une tous les 20 jours), bien qu’il ait amnistié 209 condamnés à mort » (...)

Verbatim du discours de Robert Badinter à l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981.

« J’ai l’honneur au nom du Gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en FranceBas du formulaire . (...)

pas un mot de compassion à l’endroit de la Révolution Algérienne de novembre 1954 qui vit près de 200 patriotes résistants suppliciés qui n’ont pas interpellé la conscience de L’avocat (...)

Badinter dit que les pays démocrates ne guillotinent pas ! Il fait sans le vouloir, vingt cinq ans après le procès de la IVe puis de la Ve République qui ont toutes les « qualités » de pays totalitaires qui décident de la vie et de la mort il fait sciemment l’amalgame entre le patriote algérien résistant à un ordre injuste et le terroriste qui agit par nihilisme Cet assaut de mea culpa à travers la nécessité de « remoraliser » la justice est venue trop tard pour les 220 guillotinés algériens (...)

Pourquoi l’engagement de monsieur Badinter envers Monsieur Mitterrand a-t-il eu lieu ?Quand il déclare que la peine de mort doit être abolie, il aurait du refuser de d’accepter de porter le texte sachant que le président Mitterrand avait mis à mort 47 résistants algériens ?

Pourtant, Nombreux furent les avocats qui crurent en la cause de la liberté et de l’indépendance de l’Algérie Citons Abdessamad Benabdallah, Mourad Oussedik, Jacques Vergès, Michèle Beauvillard, Maurice Courrégé, Jeanine Courrégé, Claudine Nahori, Nicole Rein, Marie-Claude Radziewsky, Jacques Likier et Michel Zavrian. La défense des principaux accusés français sympatisants de la cause algérienne est tenue par Roland Dumas, Maurice Gautherat, Jacques Libertatis et Gisèle Halimi . Ou était Robert Badinter quand ces avocats mettant leurs vies ne danger, au nom de la justice de la liberté proposèrent à la fédération de France du FLN de leur aide. la Fédération de France a constitué un collectif d’avocats liaison avec les détenus, afin de maintenir ces derniers dans la lutte, Ce collectif d’avocats reste incarné par la figure de Jacques Vergès, le théoricien de la « défense de rupture » Les autres Maurice Courrégé et Michel Zavrian, Jean-Jacques de Félice et plus tard Robert Dumas l’avocat Serges Mouroux pour les avocats belges ..Mourad Oussedik Ali Haroun et Aboubeker Belkaid ont encadré le collectif (...)

aux débuts de l’affaire Dominique Strauss-Kahn Robert Badinter réagit en se disant sur France Inter indigné par la « mise à mort médiatique En 2012, il prend la défense de l’ex-directeur du FMI sur RTL

Pour autant, la cause de la liberté du peuple , il l’a porté quand il a eu à défendre bien après l’indépendance , la famille de Maurice Audin, mort lors sous la de torture pendant la guerre » (...)

S’agissant de la torture, ses interventions sont toujours décalées, comme la cause des résistants algériens, il s’intéresse sur le tard à la torture et quarante ans après la guerre d’Algérie : « la veille du procès d’Aussarresses pour "complicité d’apologie de crimes de guerre" en 2001, Robert Badinter appelait de ses voeux une "Commission Vérité". Qui n’a jamais vu le jour. (...)

Badinter dans sa dernière interview appelle à juger Poutine (...)

Badinter et la cause palestinienne

Avec un parti pris il fait sciemment la confusion entre antisionisme et antisémitisme (...)

Ce qui est certain, c’est qu’à la faveur du conflit israélo-palestinien, l’antisémitisme s’est à nouveau largement déployé sous la dénomination d’antisionisme. Il faut avoir la lucidité de reconnaître que, sous cette dénomination qui renvoie au sionisme, ce sont bien les Juifs, et les Juifs partout dans le monde, qui sont visés. Et je dirai que l’antisionisme n’est en profondeur rien d’autre que l’expression contemporaine de l’antisémitisme, c’est-à-dire de la haine des Juifs

Cette contribution qui date de 2017 a été actualisé par l’UNESCO le jour de la mort de Robert Badinter Est ce à dire que l’UNESCO appuie ce texte ? Tout est dit (...)

Lire aussi :

 (blogs.mediapart.fr/christophe-oberlin)
Cour Pénale Internationale : face aux Palestiniens, Badinter défend Netanyahou

 (JCall)
Robert Badinter et le projet de réforme juridique en Israël

 (medias24)
Robert Badinter, ou les droits de l’Homme à géométrie variable - Médias24

 (l’Humanité)
Mort de Robert Badinter, père de l’abolition de la peine de mort
https://mcinformactions.net/mort-de-robert-badinter-pere-de-l-abolition-de-la-peine-de-mort