
USS annonce sa décision en invoquant l’inquiétude de ses clients quant à la poursuite de ses investissements au Moyen-Orient et à Jérusalem ; les investissements américains dans le pays montent en flèche
Le plus grand fonds de pension du Royaume-Uni a vendu des actifs israéliens d’une valeur de 80 millions de livres sterling (108 millions de dollars), a rapporté le Financial Times jeudi. Ce faisant, le fonds USS rejoint une série de fonds de pension mondiaux qui retirent leurs investissements sous la pression de l’opinion publique à la suite de la guerre à Gaza.
Selon deux personnes au fait de la question, le fonds, qui gère 79 milliards de livres sterling d’actifs et compte plus de 500 000 membres, a "considérablement" réduit son exposition aux investissements israéliens au cours des six derniers mois, notamment en ce qui concerne les obligations d’État et la monnaie locale (le nouveau shekel israélien). Ils ont noté que le fonds avait commencé à vendre ses avoirs en obligations et en devises dès le mois de mars.
L’USS s’est refusé à tout commentaire. Selon le rapport, cette décision a été motivée par la pression constante exercée par les membres du fonds qui allèguent des violations des droits de l’homme commises par Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas, le 7 octobre. La plupart des membres du fonds sont des employés du secteur de l’enseignement supérieur, notamment des professeurs d’universités prestigieuses telles qu’Oxford et Cambridge. L’University and College Union (UCU), qui représente les membres du fonds de pension, a fait part aux gestionnaires du fonds de ses préoccupations concernant les investissements dans des entreprises figurant sur la liste des Nations unies pour violation du droit international. "Nous saluons ce qu’ils [USS] ont fait en se débarrassant des obligations et de la monnaie du gouvernement israélien, mais nous voulons qu’ils aillent plus loin et se désengagent des entreprises qui soutiennent le gouvernement israélien dans son conflit à Gaza", a déclaré Dolly Hart, porte-parole de l’UCU.
Dans son rapport annuel publié le mois dernier, l’USS a déclaré qu’elle avait "l’obligation légale d’investir au mieux des intérêts financiers de ses membres et de ses bénéficiaires". Le rapport révèle également que le fonds a réduit son exposition au Moyen-Orient "en réponse à des risques financiers évidents". Cette décision fait suite à des actions similaires menées par d’autres grands fonds de pension dans le monde, qui ont vendu des actifs liés à Israël sous la pression de leurs membres. En juin, par exemple, le plus grand fonds de pension privé de Norvège, KLP, a annoncé qu’il avait vendu pour près de 70 millions de dollars de participations dans le fabricant américain d’équipements Caterpillar, craignant que ces équipements ne soient utilisés pour nuire aux Palestiniens. De même, Pension Denmark, l’un des plus grands fonds de pension du Danemark, qui compte plus de 800 000 membres, a retiré tous ses investissements des banques israéliennes.
En revanche, les autorités locales américaines sont devenues des acheteurs enthousiastes d’obligations israéliennes au cours des derniers mois. En mai, Israel Bonds a déclaré avoir vendu des obligations pour plus de 3 milliards de dollars depuis le 7 octobre, soit trois fois plus que la moyenne annuelle.