
La conférence pour la paix à Tel Aviv a rassemblé 6000 personnes : il y a un mouvement croissant en faveur de solutions pacifiques. 💬 Écoutons les voix qui prônent l’espoir et la réconciliation : Hanna Assouline & Sonia Terrab, Fatym Layachi des Guerrières de la paix et Yuval Rahamim du Forum des familles endeuillées.
La résistance est un thème central qui traverse l’histoire, des horreurs de la Seconde Guerre mondiale aux conflits contemporains en Israël et en Palestine. Depuis le 7 octobre 2023, date marquant une escalade tragique des violences, les militants continuent de croire en un avenir pacifique, même face à l’horreur.
Il est crucial de maintenir le dialogue et de lutter contre la polarisation des débats autour du conflit israélo-palestinien. Chaque vie perdue est une tragédie, et il est impératif de reconnaître que la paix est possible, mais elle nécessite un engagement collectif et une volonté politique forte.
Des initiatives récentes, comme la conférence pour la paix à Tel Aviv, qui a rassemblé 6000 personnes, témoignent d’un mouvement croissant en faveur de solutions pacifiques. Même dans les moments les plus sombres, des voix s’élèvent pour prôner l’espoir et la réconciliation.
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– (Times of Israël)
A Tel Aviv, le camp de la paix en difficulté tente un nouvel élan après le 7 octobre
Dans ce qui a été peut-être le rassemblement le plus impressionnant en ampleur de la gauche israélienne depuis l’attaque commise par le Hamas, le 7 octobre, ce sont des milliers de personnes qui se sont retrouvées dans le quartier Yad Eliyahu, à Tel Aviv. Elles se sont réunies à l’occasion d’une conférence qui a réclamé la conclusion d’un accord qui ouvrirait la voie à la remise en liberté des otages, et la fin de la guerre qui oppose actuellement Israël au Hamas dans la bande de Gaza.
Cet événement organisé lundi soir à la Menora Mivtachim Arena, qui était intitulé « Le moment est venu », a rassemblé tous les pans de la gauche israélienne – depuis des groupes anciens et bien établis comme La Paix Maintenant jusqu’à des mouvements plus récents tels que Standing Together. (...)
après neuf mois de guerre ou presque, le bloc s’est réuni pour réaffirmer le principe fondamental qui reste le sien après le 7 octobre – celui que seule une résolution négociée du conflit israélo-palestinien permettant de garantir l’égalité entre les deux peuples pourra prévenir un futur massacre.
Le ton de la conférence a été sombre mais plein d’espoir, avec des familles ayant perdu un proche lors de l’assaut sanglant du 7 octobre qui ont pris la parole au début de la soirée.
Maoz Inon, dont les parents ont été assassinés dans leur habitation de Netiv Haasara, le 7 octobre, a indiqué à l’assistance que la souffrance entraînée par la perte de sa famille n’avait fait que renforcer son désir de paix. (...)
De nombreux intervenants ont évoqué avec nostalgie l’âge d’or du camp de la paix, lorsqu’Israël était placé sous la direction d’Yitzhak Rabin, en disant que cette époque prouvait qu’une solution politique au conflit entre Israéliens et Palestiniens était encore possible.
Faisant allusion aux années Rabin, la députée Avoda Naama Lazimi a dit au public, saisi par l’émotion, qu’elle était née « dans une famille qui croyait à la paix à une période où nous nourrissions tous cet espoir ». (...)
« Nous sommes aujourd’hui des parents d’enfants auxquels personne ne promet un avenir différent. Personne ne parle jamais de la paix avec eux et une génération toute entière d’enfants est en train de grandir sans avoir la capacité d’imaginer qu’il puisse seulement y avoir une voie différente », a-t-elle déploré.
Ayman Odeh, à la tête du parti radical Hadash d’extrême-gauche, a exprimé un sentiment similaire au cours d’une allocution passionnée qui a ému jusqu’aux larmes les plus âgés qui se trouvaient dans le public.
« La plus grande partie d’entre nous, ici, se souvient de cette époque où l’opinion publique était différente en Israël. Dans les années 1990, le soutien à la paix était largement établi, il était clair. C’est notre devoir de reconstruire cette conviction et de déclarer que oui, la paix est possible ! », s’est-il exclamé dans son discours. (...)
Le statu-quo fracassé
Yanal Jbareen, un journaliste palestinien originaire de Jérusalem et qui, au début de l’année, avait couvert une conférence de la droite religieuse qui faisait la promotion du retour des implantations juives à Gaza, a dit au public qu’il considérait cette conférence comme l’expression du rejet ferme des ultra-nationalistes israéliens.
« Contre tout cela, il est temps de s’unir – Arabes et Juifs », a-t-il affirmé. « Le désespoir n’est pas un plan d’action, la paix est la solution ». (...)
Si presque un tiers du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait assisté à la conférence donnée par la droite à Jérusalem, seulement quelques rares membres de la Knesset se trouvaient à Tel Aviv, lundi soir – une démonstration de la faiblesse actuelle de la gauche israélienne. (...)
« Ce que je dis, c’est que soit c’est une situation où tout le monde gagne et les deux peuples l’emportent ; ou c’est une situation où tout le monde perd et les deux peuples perdront. Cette situation où tout le monde gagne, elle commence ici », a poursuivi Cassif en faisant référence à la conférence sur la paix. (...)
Chaque discours a mis l’accent sur le fait qu’apporter un soutien à la paix entre Israéliens et Palestiniens n’était pas en tant que telle une idée naïve. Entre les intervenants, les organisateurs ont même projeté une courte vidéo consacrée aux conflits qui avaient pu s’achever par un accord politique – en Afrique du sud, en Irlande du nord ou au Rwanda.
Odeh est allé encore plus loin en faisant remarquer qu’il y a seulement un siècle, l’Europe avait subi deux guerres mondiales. (...)
« La vérité amère, en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, c’est que chaque partie a peur que l’autre soit en train de tenter de l’annihiler – et les deux ont raison », a-t-il indiqué.
Il est toutefois parvenu à terminer son intervention sur une note plus optimiste.
« C’est vrai, nous avons essayé de faire la paix dans le passé et nous n’avons pas été à la hauteur. Et alors ? Nous n’avons pas non plus été réellement à la hauteur quand nous avons fait la guerre, et cela ne nous empêche pas de réessayer encore et encore. Toutes ces guerres nous ont amenées dans un abîme sans fond. Le temps est venu de faire la paix », a-t-il dit.