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La police israélienne a arrêté la professeure Nadera Shalhoub-Kevorkian pour incitation à la haine
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #repression
Article mis en ligne le 22 avril 2024
dernière modification le 20 avril 2024

Cinq universitaires basées en Europe, Revital Madar, Nacira Guénif, Tal Dor, Sadia Agsous-Bienstein et Karine Lamarche, alertent sur la persécution que subie la professeure Nadera Shalhoub-Kevorkian, une Palestinienne citoyenne de l’État d’Israël et citoyenne américaine. « Non seulement les allégations contre [elle] sont fausses et sans fondement, mais les mesures prises contre elle par l’Université hébraïque et maintenant par la police israélienne violent sa liberté d’expression ».

(...) Une audience est en cours au tribunal de première instance de Jérusalem pour examiner la demande de la police de prolonger sa détention pour 7 jours.

La persécution du professeur Nadera Shalhoub-Kevorkian, une Palestinienne citoyenne de l’État d’Israël et citoyenne américaine, remonte au 29 octobre, 2023, lorsque les professeurs Asher Cohen et Tamir Scheafer, président et recteur de l’HUJI, lui ont envoyé une lettre en lui demandant de démissionner. La raison de cette injonction était la signature par la professeure Shalhoub Kevorkian d’une pétition intitulée « Les chercheurs et les étudiants sur l’enfance appellent à un cessez-le-feu immédiat à Gaza ». Selon la lettre envoyée par les Profs. Cohen et Scheafer, deux points les ont amenés à demander que la professeure Shalhoub-Kevorkian démissionne : la caractérisation de la campagne militaire israélienne à Gaza comme un génocide et l’affirmation qu’Israël occupe la Palestine depuis 1948 et non depuis 1967. (...)

Comprenant que la professeure Shalhoub-Kevorkian ne niait pas les actes commis par le Hamas, l’université hébraïque est revenue sur sa décision de la suspendre. Cependant, la campagne menée contre elle par des organisations de droite et des membres du gouvernement israélien et de la Knesset se poursuit. Le 22 mars 2024, à son retour en Israël, la professeure Shalhoub-Kevorkian a été retardée et interrogée à l’aéroport, avant d’être relâchée. Depuis lors, la police israélienne a déclaré qu’elle examinait l’ouverture d’une enquête à son encontre.

L’arrestation, l’enquête et la détention actuelles sont la concrétisation de ces menaces qui visent à faire taire toute voix critique qui ne s’aligne pas sur le discours officiel d’Israël. (...)

(...) Non seulement les allégations contre la professeure Shalhoub-Kevorkian sont fausses et sans fondement, mais les mesures prises contre elle par l’Université hébraïque et maintenant par la police israélienne violent sa liberté d’expression. Elles ont mis sa vie en danger et ont porté atteinte à son bien-être et à celui de sa famille. Elles indiquent également aux autres universitaires et aux citoyens israéliens en général qu’ils feraient mieux de se taire s’ils ne veulent pas voir leur position menacée et leur liberté confisquée.