
À la COP28 à Dubaï, des solutions de géo-ingénierie ont été présentées comme une solution pour gagner du temps, à nous les humains. À bien y regarder, ces solutions n’ont-elles pas pour but de permettre à l’industrie des énergies fossiles de gagner du temps ? (...)
La COP28 n’a pas cessé de nous surprendre. Les rapports du GIEC le montrent, la meilleure façon de lutter contre le changement climatique est d’attaquer le problème à la source : la production et l’utilisation des énergies fossiles. Mais ces derniers jours, j’ai remarqué toute une série de conférences sur des solutions qui ne visent pas à attaquer les énergies fossiles, mais plutôt à "réparer le climat" grâce à la géo-ingénierie. Je dois avouer que j’en entends parler depuis des années, sans prendre cela trop au sérieux. Mais la présence forte de la géo-ingénierie à la COP28 a complètement changé ma vision sur la force de frappe de ces manipulateurs de notre climat.
Des billes de silice pour ré-englacer l’Arctique
La première "option" dont j’entends parler depuis des années est de ré-englacer l’Arctique. Cette région se réchauffe environ quatre fois plus vite que la moyenne planétaire. La perte de la banquise au nord impacte la Terre entière. Mais dans le monde de la géo-ingénierie, à chaque problème sa solution ! (...)
Des rideaux sous-marins pour lutter contre la hausse du niveau des mers ? (...)
Des projets qui soulèvent de vraies questions légales, mais aussi éthiques et morales.
Valérie Mason Delmotte nous avait très justement alerté le sujet lors du "One Planet Polar Summit" à Paris il y a un mois. Il est impératif que nous comprenions déjà qui finance ce genre d’initiatives pour connaitre les vraies intentions derrière la géo-ingénierie.
Deuxième point : qui prendra la décision de lancer ces interventions ? Les pays où commence la fonte des glaces ? Ou les pays qui subissent la hausse du niveau des mers, ou les deux ? Qui payera pour les réparations si les conséquences de la géo-ingénierie s’avèrent négatives ? Le besoin d’une gouvernance sur le sujet est urgent.
Et enfin, le système climatique est bien plus complexe qu’une machine sur laquelle on peut changer une pièce pour la rendre plus performante. Essayer de manipuler une partie de notre climat risque fort de créer des conséquences en cascades complètement inattendues. (...)