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L’université de New York refuse d’accorder son diplôme à un étudiant après un discours pro-Palestine
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #USA #universite
Article mis en ligne le 21 mai 2025
dernière modification le 18 mai 2025

Le mercredi 14 mai, Logan Rozos, un étudiant de l’Université de New York, a dénoncé le génocide du peuple palestinien dans son discours de fin d’études devant des milliers d’étudiants. L’université a réagi en lui retirant son diplôme, dans la continuité de ses politiques répressives.

« Tous mes engagements moraux et politiques me poussent à dire que la seule chose dont il convient de parler en ce moment, et face à un groupe aussi large, est une reconnaissance des atrocités qui se produisent actuellement en Palestine. Le génocide est aujourd’hui soutenu politiquement et économiquement par les États-Unis, il est payé par nos taxes et est diffusé en direct sur nos téléphones depuis les 18 derniers mois », prononce Logan Rozos, face à l’ensemble de sa communauté éducative et de sa promotion étudiante, le 14 mai dernier. En réaction, des cris et des applaudissements de soutien retentissent dans la salle.

Ce discours n’a pas plu à l’Université de New York qui décide de suspendre son diplôme et de poursuivre des sanctions disciplinaires. (...)

Censure et répression : une orientation depuis les mouvements étudiants du printemps dernier

C’est au cours du printemps 2024, alors que les universités se soulèvent partout aux États Unis contre le génocide en Palestine que les mobilisations se déclenchent également sur plusieurs campus NYU. En réponse, l’administration avait appelé la police qui s’est déchaîné brutalement contre les étudiants et a arrêté plus de 130 personnes.

Plus de 5 000 étudiants et anciens étudiants avaient dénoncé ces pratiques de répression inédites, envoyant des lettres à l’administration pour demander le retrait de la police de l’Université.

C’est dans le sillage de ces mobilisations que l’été dernier, l’université a changé son règlement intérieur, avec la mise en place d’un renforcement du contrôle des cours et des opinions politiques circulant sur le campus, avec l’inscription du mot « sionisme » dans le répertoire de discours discriminatoires.

Depuis ce moment charnière de répression physique par la police américaine sur les mobilisations dénonçant le génocide, la présidence tente aujourd’hui de réprimer les opinions politiques directement au sein des salles de classe. (...)

Une politique maccarthyste qui s’aligne sur le projet répressif de Trump

Cette utilisation de la censure et de la répression accrue n’est pas une affaire isolée. À Columbia, ce sont des étudiants qui ont été exclus par dizaines, des départements d’études sur le Moyen-Orient qui ont été mis sous tutelle du gouvernement, après que Trump a menacé de retirer les subventions de l’Université si elle n’appliquait pas sa politique répressive à la lettre près.

Au-delà du mouvement Palestine, Donald Trump mène une véritable campagne « anti-wokiste » depuis le lancement de sa campagne présidentielle. Ce dernier a ainsi promis de démanteler les programmes pour la diversité, d’interdire de parler de certains thèmes comme le genre, l’éducation sexuelle, les discriminations ou le climat sur les campus, assumant de vouloir faire de l’université un lieu de formation au patriotisme, où l’on défend le modèle familial, religieux et traditionnel américain.

Parmi tous les outils répressifs saisis par l’administration de Trump, les attaques envers les étudiants immigrés mobilisés sont un levier offensif central qu’il entend utiliser pour faire taire le mouvement en faveur de la Palestine. (...)

Cette répression accrue ne reste pas sans réponse. C’est grâce aux mobilisations par en bas contre la répression que Trump a reculé sur le retrait de visas de milliers d’étudiants étrangers le 25 avril dernier. L’indignation face à son programme réactionnaire ne cesse d’augmenter et de nombreuses manifestations contre l’extrême droite ont eu lieu, au reflet du 1er mai qui a rassemblé des milliers de personnes dans la rue avec des mots d’ordre anti-Trump.

C’est ce type d’alliances, entre le mouvement étudiant, les enseignants et les travailleurs mobilisés qui peuvent nous permettre de créer une opposition large au programme réactionnaire de Trump et de le faire reculer sur ses attaques toujours plus violentes. (...)