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L’océan Arctique va absorber moins de carbone que prévu
#pergelisol #rechauffementclimatique #CO2
Article mis en ligne le 23 août 2024
dernière modification le 21 août 2024

Le pergélisol fond, et rend l’océan Arctique moins apte à absorber du CO2, selon une étude. Résultat : ce surplus de gaz à effet de serre augmente davantage le réchauffement.
Encore une boucle de rétroaction climatique dont on se serait bien passé. Sous l’effet du changement climatique, le pergélisol du Grand Nord (ces terres normalement gelées en permanence) fond de plus en plus. Cela accélère l’érosion côtière, qui augmente elle-même le déversement de matière organique dans l’océan Arctique.

(...) Ce processus est décrit dans une étude publiée le 12 août dans la revue Nature Climate Change, par des chercheurs allemands de l’université de Hambourg. Ils ont calculé que l’océan Arctique pourrait pomper 4,6 à 13,2 millions de tonnes de carbone en moins chaque année d’ici la fin du siècle. Soit une baisse d’environ 10 % par rapport à ce qu’il absorbait dans la seconde moitié du XIXe siècle. (...)

Le rôle ambivalent de la matière organique

Les inquiétudes des scientifiques concernant le dégel du pergélisol ne sont pas nouvelles. Mais les craintes se concentraient jusqu’à présent sur les risques d’émissions accrues de carbone sur la terre ferme ; les calculs ne prenaient pas encore en compte les effets du pergélisol sur l’océan Arctique, particulièrement complexes. (...)

« L’érosion s’est accélérée à travers l’Arctique, et on s’attend à ce que le taux moyen d’érosion arctique augmente d’un facteur 2 ou 3 d’ici la fin du siècle », notent les auteurs. Or, une fois dans l’océan, ce flux de matière organique peut avoir des conséquences climatiques complètement opposées, selon la manière dont celle-ci évolue (...)

plus le climat se réchauffe, plus le cercle vicieux s’accentue. Pour chaque degré de température globale supplémentaire, l’océan Arctique serait capable d’absorber 1 à 2 millions de tonnes de carbone en moins chaque année, selon les chercheurs.

Menace pour les écosystèmes (...)

« Ce service écosystémique pourrait ne plus être à l’avenir aussi fort qu’il l’a été. Pour déterminer si, oui ou non, nous pourrons continuer à compter sur cet effet dans le futur, nous devons commencer par comprendre plus en détail les mécanismes d’absorption du CO2 », ajoute David Nielsen. L’étude conclut par un appel à prendre en compte cette érosion côtière du pergélisol dans les futures projections climatiques, ainsi que dans l’évaluation des budgets carbone que nous ne devons pas dépasser pour éviter le pire.