
Et si les données personnelles de nos enfants n’appartenaient plus, par défaut, aux géants américains de la tech ? C’est le pari que s’apprête à tenir la Région Île-de-France en organisant la sortie de Microsoft de ses lycées. Une décision politique et technique lourde de sens, qui pourrait bien faire des émules.
(...) Ce n’est pas une simple migration technique, mais bien un acte politique fort en faveur de la souveraineté numérique.
L’Île-de-France abandonne Microsoft pour ses 550 000 lycéens
Au cœur de cette décision se trouve une préoccupation majeure : la protection des données face à l’extraterritorialité du droit américain, incarnée par le fameux Cloud Act. Cette loi permet en effet aux autorités américaines de réclamer des données stockées sur les serveurs d’entreprises américaines... Même lorsque ces serveurs se trouvent à l’étranger.
Une perspective jugée inacceptable par l’exécutif régional pour des informations aussi sensibles que les notes, les emplois du temps ou les communications entre élèves, professeurs et parents. (...)
Le projet consiste donc à fédérer plusieurs briques logicielles souveraines au sein d’une plateforme unique. Pour cela, la Région s’appuie sur un consortium d’acteurs français dont les premiers noms se précisent. La bascule la plus significative, déjà engagée depuis septembre, est la migration des comptes Microsoft 365 vers le cloud de Leviia, dont les data centers sont situés en France.
Pour la brique de vie scolaire, le nom de Docaposte est avancé, la filiale numérique du Groupe La Poste qui a racheté la société Index Éducation, éditeur du logiciel PRONOTE. À terme, l’ensemble de ces services sera intégré dans la plateforme commune MonLycée.net pour les 550 000 lycéens et professeurs. (...)
L’initiative francilienne n’est d’ailleurs pas un cas isolé puisque la ville de Lyon a déjà amorcé un virage similaire en se tournant vers des alternatives libres comme OnlyOffice, Linux ou PostgreSQL pour remplacer les solutions de la firme de Redmond.